Fais comme Moritz Bleibtreu, « donne tout et tu seras pardonné »

Moritz Bleibtreu n’est pas le genre d’acteur privilégiant les rôles de héros. Il préfère les laissés-pour-compte. L’acteur de 44 ans a parfaitement incarné ces personnages dans des films comme « Paradis Express », « Soul Kitchen » ou « Nicht mein Tag ». Il l’a si bien fait qu’il a accumulé les distinctions. En 2016, il sera à l’affiche dans le film « Die dunkle Seite des Mondes » (qui sort en janvier) et tournera la seconde partie de « Allô pizza ». En matière de football, Moritz Bleibtreu fait cependant entorse à la règle. Quand la Mannschaft joue, il est alors pour les vainqueurs. L’acteur a rencontré le rédacteur de DFB.de Niels Barnhofer et lui a parlé du gène du perdant, du poste de libéro et du coup de pied bas ou low-kick.

DFB.de : Vous avez dit un jour que les rôles de héros ne vous intéressaient pas. Cela vaut-il aussi pour le choix de votre équipe préférée ?

Moritz Bleibtreu : (Rires) C’est un sous-entendu parce que je viens d’Hambourg ? Et que j’ai un attachement pour le FC St-Pauli ? C’est vrai que « Born to lose » est un slogan assez sympa pour une équipe.

DFB.de : On peut donc faire des rapprochements ?

Moritz Bleibtreu : Oui. Dans le métier d’acteur, il est de coutume de dire que les profils de héros ne sont pas aussi variés. Leur rôle dramaturgique est de soutenir le développement du scénario. Leurs émotions n’évoluent pas vraiment et sont, de mon point du vue, souvent peu intéressantes. Dans le sport, j’ai toujours une préférence pour les outsiders. C’est notamment le cas en boxe. Quand un boxeur est plus petit, je souhaite toujours qu’il gagne. Je dois aussi avoir un petit gène de perdant.

DFB.de : Et au foot ?

Moritz Bleibtreu : Mon meilleur ami est un supporter du Bayern. Avec moi qui suis Hambourgeois, ça suscite évidemment des débats. Je soutiens toujours l’outsider. Je trouve donc qu’une équipe comme celle du FC St-Pauli est sympathique. Mais il n’y a pas vraiment d’équipe que je supporte plus que tout.

DFB.de : Vous aviez également expliqué que les petits rôles offraient davantage de possibilités. Cela vaut aussi pour le FC St-Pauli ?



Moritz Bleibtreu n’est pas le genre d’acteur privilégiant les rôles de héros. Il préfère les laissés-pour-compte. L’acteur de 44 ans a parfaitement incarné ces personnages dans des films comme « Paradis Express », « Soul Kitchen » ou « Nicht mein Tag ». Il l’a si bien fait qu’il a accumulé les distinctions. En 2016, il sera à l’affiche dans le film « Die dunkle Seite des Mondes » (qui sort en janvier) et tournera la seconde partie de « Allô pizza ». En matière de football, Moritz Bleibtreu fait cependant entorse à la règle. Quand la Mannschaft joue, il est alors pour les vainqueurs. L’acteur a rencontré le rédacteur de DFB.de Niels Barnhofer et lui a parlé du gène du perdant, du poste de libéro et du coup de pied bas ou low-kick.

DFB.de : Vous avez dit un jour que les rôles de héros ne vous intéressaient pas. Cela vaut-il aussi pour le choix de votre équipe préférée ?

Moritz Bleibtreu : (Rires) C’est un sous-entendu parce que je viens d’Hambourg ? Et que j’ai un attachement pour le FC St-Pauli ? C’est vrai que « Born to lose » est un slogan assez sympa pour une équipe.

DFB.de : On peut donc faire des rapprochements ?

Moritz Bleibtreu : Oui. Dans le métier d’acteur, il est de coutume de dire que les profils de héros ne sont pas aussi variés. Leur rôle dramaturgique est de soutenir le développement du scénario. Leurs émotions n’évoluent pas vraiment et sont, de mon point du vue, souvent peu intéressantes. Dans le sport, j’ai toujours une préférence pour les outsiders. C’est notamment le cas en boxe. Quand un boxeur est plus petit, je souhaite toujours qu’il gagne. Je dois aussi avoir un petit gène de perdant.

DFB.de : Et au foot ?

Moritz Bleibtreu : Mon meilleur ami est un supporter du Bayern. Avec moi qui suis Hambourgeois, ça suscite évidemment des débats. Je soutiens toujours l’outsider. Je trouve donc qu’une équipe comme celle du FC St-Pauli est sympathique. Mais il n’y a pas vraiment d’équipe que je supporte plus que tout.

DFB.de : Vous aviez également expliqué que les petits rôles offraient davantage de possibilités. Cela vaut aussi pour le FC St-Pauli ?

Moritz Bleibtreu : Oui parce que dans l’esprit des gens le FC St-Pauli c’est plus que du foot. Ce club représente aussi une philosophie, une idée, des valeurs.

DFB.de : Y a-t-il d’autres parallèles entre le métier d’acteur et le football ?

Moritz Bleibtreu : Beaucoup même. Jürgen Flimm (l’intendant du Staatsoper de Berlin, ndlr), qui m’a dirigé au théâtre Thalia d’Hambourg, est fan de foot et un grand ami d’Otto Rehhagel. Il a toujours fait des rapprochements entre le football et le métier d’acteur.

DFB.de : Lesquels ?

Moritz Bleibtreu : Cela se joue en équipe. Tout le monde est dépendant de la qualité individuel de chacun. Si tout s’emboîte parfaitement alors le film ou le match sera bon. Il faut plusieurs caractères pour occuper les différents postes. Il faut une star qui s’adjuge la balle, s’enfonce et tire sans réfléchir, comme Robben. Mais on a aussi besoin de ceux qui sont derrière et influent sur la tactique. Des gars qui distribuent les ballons, construisent le jeu, qui sont capables de répartir leur effort et de faire comprendre à leurs coéquipiers s’ils doivent se replier ou peuvent attaquer. Un metteur en scène ou un entraîneur sont nécessaires pour superviser le tout. On a aussi besoin d’une personne qui assure l’organisation, en tant que producteur ou manager. Et puis surtout, on a besoin d’un public qui puisse s’enflammer pour la prestation proposée. Il y a donc beaucoup, beaucoup de parallèles.

DFB.de : À quel poste jouez-vous ?

Moritz Bleibtreu : Celui, classique, de libéro. Il n’y a plus grand-monde qui occupe ce poste aujourd'hui, mais un bon libéro peut presque tout faire au milieu de terrain ou en défense. Ce n’est pas un type qui fonce tête baissée mais un joueur qui s’occupe de l’équipe derrière. C’est plutôt comme ça que je me vois.

DFB.de : On connaît vos qualités d’acteur. Êtes-vous aussi doué comme footballeur ?

Moritz Bleibtreu : Pas du tout. J’ai toujours pratiqué des sports de combat. J’ai commencé très jeune. Et certains mouvements s’imposent alors d’eux-mêmes. Quand je tape dans une balle, on a l’impression que je fais un low-kick. C’est un mouvement qui est devenu instinctif pour moi, mais qui n’a absolument pas sa place dans le foot. Quand j’étais plus jeune, je ne m’intéressais pas aux sports collectifs. J’ai toujours été un individualiste. J’aimais bien les sports de combat, j’ai joué au tennis. Je voulais être seul responsable de ce que je faisais. Le football ne me parlait pas. L’intérêt est venu plus tard.

DFB.de : Personne n’a su vous transmettre sa passion du foot quand vous étiez plus jeune ?

Moritz Bleibtreu : Si, ça a commencé plus tard. J’ai un ami qui est fou de foot et qui a failli devenir pro. Un super joueur. Il m’a aussi poussé à taper un peu dans la balle. Mais je ne suis vraiment pas doué. Le foot et moi, nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre. Mais j’aime regarder les matches à la télé.

DFB.de : Qu’en est-il de la Mannschaft ?

Moritz Bleibtreu : Je regarde quand elle joue. Mais je ne participe pas aux débats sur le jeu. Au final, l’équipe répond toujours présente quand il le faut. J’ai suivi tout le Mondial 2014 au Brésil. C’était super. Je suis toujours content quand un nouveau tournoi commence. J’espère alors avoir suffisamment de temps et ne pas être pris par un tournage. Mais même quand nous tournons, nous suivons toujours le match à la télé. Oui, c’est clair, je suis l’équipe.

DFB.de : Vous vous impliquez beaucoup ?

Moritz Bleibtreu : Je vibre aussi mais avec une certaine distance. Je sais rester rationnel quand il le faut. Bien sûr, je souhaite que l’Allemagne gagne son match, mais si ça n’est pas le cas, ça n’est pas la fin du monde. Ça reste un match.

DFB.de : Quel beau souvenir gardez-vous de la Nationalmannschaft ?

Moritz Bleibtreu : Le Mondial en Allemagne me reste en mémoire. C’est la première fois que j’ai assisté à autant de matches. J’ai notamment vu le quart de finale contre l’Argentine, la demie contre l’Italie et la finale. J’ai vu les gros matches. Le match contre l’Argentine a été le summum. Je n’oublierai jamais ce match.

DFB.de : Êtes-vous impatient que l’EURO 2016 commence ?

Moritz Bleibtreu : J’adore les grands tournois. Je suis content qu’il y en ait un l’année prochaine.

DFB.de : Espérez-vous que l’Allemagne joue le rôle du champion ?

Moritz Bleibtreu : Bien sûr. Mais je ne suis pas aussi acharné. C’est un autre point commun avec le métier d’acteur. Il y a des bons jours et des moins bons. Parfois tout fonctionne. D’autres fois, rien ne veut aller.

DFB.de : Pouvez-vous excuser les mauvaises performances ?

Moritz Bleibtreu : En tant que supporter on est évidemment déçu que son équipe perde. Mais c’est acceptable quand on voit que les joueurs ont tout donné et tout tenté. On respecte alors aussi leur performance.

DFB.de : C’est un fait vécu ?

Moritz Bleibtreu : Je me souviens du huitième de finale du Mondial 2006 entre l’Angleterre et l’Équateur. C’est le fameux match où David Beckham a vomi. À ce moment, tous les préjugés contre ce joueur se sont envolés. Il avait tellement couru. On ne se rend pas compte des efforts à la télé. C’est seulement une fois qu’on est dans le stade qu’on apprécie la performance. On le voit sprinter pendant 100 mètres dans un sens pour immédiatement repartir à toute vitesse dans l’autre. C’est impressionnant, incroyable. Il faut avoir couru, tout donné, même si on n’était pas dans un bon jour. Alors on peut être pardonné. Si on fait quelque chose avec passion, personne ne peut être fâché si on n’a pas gagné.

DFB.de : On retrouve votre penchant pour les héros tragiques.

Moritz Bleibtreu : Oui, comme toujours !

Recueilli par DFB.de