Cacau : ancien buteur, toujours d’attaque

Auparavant, son rôle consistait à trouver le bon angle pour permettre à son équipe de prendre l’avantage. Désormais, il est chargé d’arrondir… les angles. L’ancien international allemand Cacau est le nouveau Commissaire à l’intégration de la DFB. Pour mener à bien cette mission, le Brésilien de naissance pourra compter sur son authenticité et sa personnalité. Ainsi que sur toute son énergie.

Text Thomas Hackbarth

Un engagement et des responsabilités accrus, un surplus de force et de temps à consacrer : voilà ce à quoi va ressembler son futur. Après avoir joué le rôle d’Ambassadeur auprès de la DFB pendant plusieurs années, Cacau compte s’engager encore plus à l’avenir. Il a donc choisi d’accepter une mission primordiale qui revêt une importance considérable. Celui qui a été international à 23 reprises est le nouveau Commissaire à l’intégration de la DFB. « Je ne veux pas être seulement un visage. J’aimerais être en immersion dans le sujet », dixit Claudemir Jeronimo Barreto, que tout le monde appelle simplement Cacau, lors de sa première apparition dans son nouveau costume face aux micros des journalistes à Francfort-sur-le-Main.

Depuis 2006, le football associatif a intensifié ses efforts pour soutenir le vivre ensemble par l’entremise du football, notamment grâce à la remise du Prix de l’intégration de la DFB et de Mercedes Benz remis chaque année, grâce à la production d’un spot publicitaire consacré à l’intégration et tourné par Sönke Wortmann ou encore grâce à la campagne de grande envergure baptisée « Oublions les préjugés ». Récemment, la Fondation Egidius Braun, rattachée à la DFB, a lancé la campagne « 1-0 = bienvenue », conjointement avec la Déléguée du gouvernement fédéral à la migration, aux réfugiés et à l’intégration. En l’espace de deux ans, 3 000 clubs se sont vus décerner un prix, pour les remercier d’avoir invité des réfugiés à participer à des matchs de football. 1,1 millions de personnes issues de l’immigration sont affiliées à la DFB, ce qui singularise le football vis-à-vis de nombreuses autres disciplines sportives.



Auparavant, son rôle consistait à trouver le bon angle pour permettre à son équipe de prendre l’avantage. Désormais, il est chargé d’arrondir… les angles. L’ancien international allemand Cacau est le nouveau Commissaire à l’intégration de la DFB. Pour mener à bien cette mission, le Brésilien de naissance pourra compter sur son authenticité et sa personnalité. Ainsi que sur toute son énergie.

Text Thomas Hackbarth

Un engagement et des responsabilités accrus, un surplus de force et de temps à consacrer : voilà ce à quoi va ressembler son futur. Après avoir joué le rôle d’Ambassadeur auprès de la DFB pendant plusieurs années, Cacau compte s’engager encore plus à l’avenir. Il a donc choisi d’accepter une mission primordiale qui revêt une importance considérable. Celui qui a été international à 23 reprises est le nouveau Commissaire à l’intégration de la DFB. « Je ne veux pas être seulement un visage. J’aimerais être en immersion dans le sujet », dixit Claudemir Jeronimo Barreto, que tout le monde appelle simplement Cacau, lors de sa première apparition dans son nouveau costume face aux micros des journalistes à Francfort-sur-le-Main.

Depuis 2006, le football associatif a intensifié ses efforts pour soutenir le vivre ensemble par l’entremise du football, notamment grâce à la remise du Prix de l’intégration de la DFB et de Mercedes Benz remis chaque année, grâce à la production d’un spot publicitaire consacré à l’intégration et tourné par Sönke Wortmann ou encore grâce à la campagne de grande envergure baptisée « Oublions les préjugés ». Récemment, la Fondation Egidius Braun, rattachée à la DFB, a lancé la campagne « 1-0 = bienvenue », conjointement avec la Déléguée du gouvernement fédéral à la migration, aux réfugiés et à l’intégration. En l’espace de deux ans, 3 000 clubs se sont vus décerner un prix, pour les remercier d’avoir invité des réfugiés à participer à des matchs de football. 1,1 millions de personnes issues de l’immigration sont affiliées à la DFB, ce qui singularise le football vis-à-vis de nombreuses autres disciplines sportives.

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Cacau n’est donc pas en terrain inconnu et ne doit pas non plus effectuer un travail de pionnier. Cela dit, l’intégration est pour tous un grand sujet et pour beaucoup un mot qui suscite de nombreuses réactions. Eu égard à l’attrait de Pegida ou des résultats effrayants d’études réalisées auprès d’une partie de la société située au centre et prétendument « décomplexée », Cacau devra faire preuve de beaucoup de tact et de contenance dans son nouveau rôle.

À son nouveau poste, l’ancien attaquant de 35 ans s’est mis au travail comme il l’a toujours fait. Cacau a démarré en trombe. Lors du match de poule de la Coupe du monde 2010 face à l’Australie, Löw l’avait fait entrer en lieu et place de Miroslav Klose. Moins de deux minutes après avoir foulé la pelouse, il avait déjà fait mouche. Il s’agit à ce jour du deuxième but le plus rapide inscrit par un joueur entré en cours de match. Sens du but, justesse dans la finition, comme aujourd’hui. Mardi, il s’est présenté face aux journalistes. Jeudi et vendredi, il a participé à une conférence organisée par la DFB à Kaiserau et a participé à la discussion jusqu’au beau milieu de la nuit. Samedi soir, il était invité à l’émission Flutlicht, consacrée au sport et diffusée sur la chaîne SWR. Lundi, il discutait à nouveau sur le thème de l’intégration, cette fois-ci lors d’une interview réalisée pendant la rencontre de deuxième division allemande opposant Stuttgart à Nuremberg.

Il a fait partout l’unanimité. « On ne peut obliger aucun footballeur professionnel à s’exprimer sur les thèmes touchant à la société. Mais il est clair qu’en tant que footballeurs professionnels nous avons une responsabilité et que nous faisons figure d’exemples », a-t-il déclaré à l’école des sports de Kamen-Kaiserau, devant un public composé de personnalités issues des milieux sportif, politique, économique et scientifique. « Je me réjouis à l’avance de m’investir dans cette mission. On ne résout pas tout avec une et une seule idée. Mais si on comprend que l’intégration commence par soi-même, alors on a déjà fait un grand pas », a-t-il souligné lors de la conférence de presse organisée à Francfort. Accompagné d’équipes de jeunes issues de l’élite du football, il compte rendre visite à des personnes ayant initié des projets sociaux : « Quand les jeunes joueurs voient que le monde du football n’est pas tout, ils ne perdent pas leur temps ».

Aujourd’hui, il vit avec sa femme et leurs trois enfants dans la commune de Korb près de Stuttgart. Lorsqu’il a demandé sa naturalisation en 2008, ce n’était pas pour des raisons sportives, mais uniquement parce qu’il aime l’Allemagne. Lors d’élections communales, il a même obtenu 6 voix alors qu’il n’avait pas fait acte de candidature. En octobre 2016, il a mis fin à sa carrière, une carrière qui au regard de sa situation initiale s’apparente à un vrai conte de fées. Depuis, il a commencé des études en management sportif à l’université de Nuremberg. Un jour ou l’autre, il compte effectuer son retour dans le football professionnel en tant que directeur sportif.

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Dans son pays natal, le Brésil, l’adolescent qu’il était a échoué sur le chemin qui le menait vers le football professionnel. Il a voulu tenter sa chance en Allemagne et a atterri dans le petit club munichois de TürkGücü en 1999 (6e division, ndlr). Lorsqu’il évoque le fait que l’entraîneur de l’époque faisait ses discours d’avant-match en turc, qu’un joueur de l’équipe traduisait ses paroles en allemand et qu’il ne comprenait pas un mot, que son manuel d’allemand s’intitulait Moment mal ! (« Attendez un peu ! », ndlr), et lorsqu’il évoque à quel point il a eu froid lors du premier hiver passé en Allemagne, il le fait spontanément et pas par stratégie ; c’est du vécu. Il ajoute : « À l’époque, beaucoup de gens m’ont aidé de manière désintéressée et très chaleureusement. Je pense que je suis assez crédible pour faire comprendre aux immigrés quelles chances s’offrent à eux. Et tout ce qu’ils doivent faire pour cela. »

Il ne calcule pas. Lors des premières rencontres, il est ouvert et chaleureux. Il observe avec inquiétude l’actualité et l’augmentation du nombre de délits commis par des sympathisants d’extrême droite : « Ce n’est pas l’Allemagne que je connais. Mais il ne faut pas non plus se laisser envahir par la peur. Ce n’est pas la majorité, ce sont des individus ou des groupes radicalisés qui représentent un danger. De telles agressions nuisent à la réputation de l’Allemagne dans le monde. » Il sait qu’au cours des mois à venir il visitera quelques foyers de réfugiés. Il dit à ce propos : « Spécialement en ce qui concerne les réfugiés, il importe que les Allemands que nous sommes allions vers les gens, car quand une personne arrive et quelque part pour la première fois, elle est bien souvent confrontée à des blocages. » Il ajoute : « Ce pays représente une énorme opportunité. C’est bien d’avoir de la reconnaissance et de partager celle-ci. »

Que ce soit au cours des 263 matchs officiels qu’il a disputés avec le VfB Stuttgart ou sous le maillot de l’équipe nationale, l’attaquant qu’il était a toujours joué avant-centre. Au cours des prochaines années, c’est ce rôle d’attaquant de pointe qu’il sera encore amené à jouer pour la DFB. À présent, son travail ne consiste plus à chercher le bon angle pour permettre à son équipe de prendre l’avantage. Sa mission est peut-être même devenue encore plus difficile. Elle consiste à arrondir les angles.

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