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Toni Kroos : « Ce n'est que du football »

DFB.de : Qu’est-ce qui vous plaît dans la vie en Espagne en dehors du football ?

Kroos : Le plus important de tout est que ma famille se sente à l'aise. Cela se passe bien ici à Madrid pour ma femme, mon fils et moi et nous sommes désormais quatre depuis l’été dernier avec la naissance de notre fille. C’est tout à fait normal qu’aller à l’étranger implique un énorme changement pour une jeune et petite famille, j’avais 24 ans et Jessica 26. Nous nous sommes bien intégrés après une période d’adaptation. Nous pouvons aujourd’hui mener une belle vie tranquille à Madrid. Je suis un grand fan du soleil. Je me sens très bien dans mon équipe. Et ma famille aime vivre à Madrid, ce qui est important et me donne beaucoup de force.

DFB.de : Porter l’étoile de champion du monde avec le maillot allemand ou le symbole de la Ligue des champions avec celui du Real vous donne-t-il aussi de la force ?

Kroos : Oui, en quelque sorte. J’ai déjà atteint de grands objectifs, ce qui augmente la confiance en soi. Mais le calme ne doit pas amener de décontraction excessive. Une attitude posée permet de jouer plus libéré et au final de mieux jouer au football. C’est bien de se remémorer les succès obtenus. Mais nous savons tous que le football va très vite, que tout peut changer avec une mauvaise saison, surtout dans les grands clubs, qui n'accordent que très rarement une seconde chance.

DFB.de : De l’extérieur, on a l’impression que vous êtes extrêmement posé et ne paniquez jamais, même lors des grands matchs. Est-ce vraiment le cas ?

Kroos : Oui, c’est vrai. Je crois qu’il y a plusieurs raisons. La première est une raison naturelle, c'est comme ça que je suis, je ne peux pas vraiment l'expliquer. Deuxièmement, nous venons d’en parler, les succès rendent plus calme. Lorsque l’on n’a jamais rien gagné et que l’on court toujours après un titre, cela nous met automatiquement de la pression. Les grand titres que j’ai déjà pu gagner m’apportent un certain calme. Et la troisième raison : ce n’est que du football. Cela ne veut pas dire que je ne donne pas tout sur le terrain. Mais il y a bien plus important dans la vie que de gagner ou perdre un match. Toutes ces raisons font que je suis calme. Et je crois que cela fait aussi du bien à mon jeu.

DFB.de : La presse espagnole vous désigne comme un « métronome ». Cela vous plaît-il ?

Kroos : J’accepte et retiens tout ce qui est positif. La presse sportive espagnole est très créative.

DFB.de : Plus créative que la presse allemande ?

Kroos : J’aurais dit plus insolite. Elle s’inspire des autres domaines comme la littérature, la peinture ou la politique dans sa description du football. Mais je dois avouer que je ne m’y connais pas trop, car je ne lis à vrai dire presque jamais les articles de football dans les journaux, que ce soit en Espagne ou en Allemagne.



À 27 ans, Toni Kroos a déjà remporté de nombreux titres internationaux. Aucun joueur allemand de sa génération n’en a gagné autant. Kroos est champion du monde, vainqueur de la Ligue des champions et il a encore plusieurs années devant lui. Dans une interview accordée à DFB.de avant le match de qualification jeudi (20h45, en direct sur RTL) à Belfast contre l’Irlande du Nord, il évoque son parcours, son calme et son ambition de figurer toujours parmi les meilleurs.

DFB.de : Monsieur Kroos, lorsqu’on regarde votre taux de passes réussies, on a l’impression que vous êtes constamment au top niveau. Le ressentez-vous également ?

Toni Kroos : C’est en tout cas formidable de voir que je suis à la hauteur de mes exigences, à savoir être constamment bon pendant une longue durée et pas seulement pendant six mois ou une année. Avec le recul, il est clair que depuis l’arrivée de Jupp Heynckes à Munich, je suis en mesure de constamment jouer à un haut niveau. C’est bien que mon corps puisse me le permettre. Beaucoup d’autres joueurs sont freinés par des blessures.

DFB.de : La venue de Heynckes à Munich en 2011 et votre transfert au Real Madrid lors de l’été 2014 ont-ils accéléré votre progression ?

Kroos : Je ne voudrais pas sous-estimer mon année sous les ordres de Pep Guardiola car j’ai à mon avis franchi un palier à ce moment-là. Je décompose ma carrière en étapes. Jupp fut l’entraîneur le plus important au début de ma carrière, d’abord à Leverkusen puis à Munich. Pep Guardiola a fait de moi le joueur central de son système. Il a mis en place un football qui correspondait parfaitement à mes qualités. J’ai nettement progressé cette année-là.

DFB.de : Vous avez ensuite rejoint le Real Madrid.

Kroos : C’était à mes yeux le moment opportun. Il est évident que s’imposer dans un top club à l’étranger constituait une nouvelle étape dans ma progression. Et cela m’a clairement réussi. Carlo Ancelotti me voulait à Madrid, il a misé sur moi mais il a fallu que je lui montre ce que je pouvais faire (rires). C’est important pour un joueur étranger de bien débuter dans un grand club comme le Real. Lorsque ça commence mal, cela peut vite tourner court dans un grand club. Mais je tire un bilan positif trois ans après mon arrivée.

DFB.de : La réputation que vous avez acquise en Allemagne est en tout cas loin d’avoir diminué depuis que vous avez quitté la Bundesliga.

Kroos : Avant mon départ, on me considérait comme un bon joueur, peut-être même très bon, mais un parmi tant d’autres au Bayern. Alors que, quand on est l’un des rares Allemands à jouer pour le Real, on y prête encore plus d’attention. Peut-être qu’une partie des fans ne croyait plus vraiment en moi. J’ai en tout cas bénéficié de plus de reconnaissance et d’attention même en Allemagne avec ce transfert au Real Madrid.

DFB.de : À l’été 2006, alors que vous aviez seulement 16 ans, vous avez quitté votre cocon familial de Rostock et avez rejoint Munich. Avec le recul, était-ce la bonne chose à faire étant donné que vous avez appris tôt à vous habituer à un nouvel endroit mais aussi à vous imposer dans un nouveau groupe ?

Kroos : C’est évident. J’ai toujours voulu me mesurer aux meilleurs et surtout, m'imposer contre eux. J’en étais déjà conscient à l’époque. Je ne voulais pas passer par une étape intermédiaire en quittant Rostock pour Brême ou Berlin, par exemple. Je voulais directement m’entraîner et jouer avec les meilleurs. Je suis donc allé au Bayern. Et quelques années plus tard, me voilà au Real. C’est aussi ce que j’exige de moi-même. J’ai toujours voulu viser le plus haut possible. C’est le fil conducteur de ma carrière.

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DFB.de : Qu’est-ce qui vous plaît dans la vie en Espagne en dehors du football ?

Kroos : Le plus important de tout est que ma famille se sente à l'aise. Cela se passe bien ici à Madrid pour ma femme, mon fils et moi et nous sommes désormais quatre depuis l’été dernier avec la naissance de notre fille. C’est tout à fait normal qu’aller à l’étranger implique un énorme changement pour une jeune et petite famille, j’avais 24 ans et Jessica 26. Nous nous sommes bien intégrés après une période d’adaptation. Nous pouvons aujourd’hui mener une belle vie tranquille à Madrid. Je suis un grand fan du soleil. Je me sens très bien dans mon équipe. Et ma famille aime vivre à Madrid, ce qui est important et me donne beaucoup de force.

DFB.de : Porter l’étoile de champion du monde avec le maillot allemand ou le symbole de la Ligue des champions avec celui du Real vous donne-t-il aussi de la force ?

Kroos : Oui, en quelque sorte. J’ai déjà atteint de grands objectifs, ce qui augmente la confiance en soi. Mais le calme ne doit pas amener de décontraction excessive. Une attitude posée permet de jouer plus libéré et au final de mieux jouer au football. C’est bien de se remémorer les succès obtenus. Mais nous savons tous que le football va très vite, que tout peut changer avec une mauvaise saison, surtout dans les grands clubs, qui n'accordent que très rarement une seconde chance.

DFB.de : De l’extérieur, on a l’impression que vous êtes extrêmement posé et ne paniquez jamais, même lors des grands matchs. Est-ce vraiment le cas ?

Kroos : Oui, c’est vrai. Je crois qu’il y a plusieurs raisons. La première est une raison naturelle, c'est comme ça que je suis, je ne peux pas vraiment l'expliquer. Deuxièmement, nous venons d’en parler, les succès rendent plus calme. Lorsque l’on n’a jamais rien gagné et que l’on court toujours après un titre, cela nous met automatiquement de la pression. Les grand titres que j’ai déjà pu gagner m’apportent un certain calme. Et la troisième raison : ce n’est que du football. Cela ne veut pas dire que je ne donne pas tout sur le terrain. Mais il y a bien plus important dans la vie que de gagner ou perdre un match. Toutes ces raisons font que je suis calme. Et je crois que cela fait aussi du bien à mon jeu.

DFB.de : La presse espagnole vous désigne comme un « métronome ». Cela vous plaît-il ?

Kroos : J’accepte et retiens tout ce qui est positif. La presse sportive espagnole est très créative.

DFB.de : Plus créative que la presse allemande ?

Kroos : J’aurais dit plus insolite. Elle s’inspire des autres domaines comme la littérature, la peinture ou la politique dans sa description du football. Mais je dois avouer que je ne m’y connais pas trop, car je ne lis à vrai dire presque jamais les articles de football dans les journaux, que ce soit en Espagne ou en Allemagne.

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DFB.de : Zinédine Zidane est votre entraîneur au Real. Que vous apporte-t-il ?

Kroos : En premier lieu beaucoup de confiance. Depuis deux ans qu’il est là, il m’a fait jouer à presque tous les matchs et surtout à tous les matchs importants. Mais dans le football d’aujourd’hui, il n’y a de toute façon que des matchs importants (rires). Je ressens sa confiance. Et il sait qu’il peut toujours compter sur moi, que je vais toujours essayer de me mettre au service de l’équipe. Nous avons une bonne relation. C’est important pour chaque joueur d’avoir une bonne relation avec son entraîneur.

DFB.de : Vous avez 27 ans maintenant. Pensez-vous que l’apogée d’un footballeur arrive de plus en plus tôt ?

Kroos : Je ne sais pas. Je ne pourrai sans doute y répondre que dans deux ou trois ans lorsque je me dirai : « Bon sang, je me sentais vraiment mieux quand j'avais 27 ans. » (rires) On ne peut pas généraliser. Certains peuvent rencontrer de gros problèmes physiques, d’autres en ont déjà eu plus tôt et connaissent mieux leur corps depuis. À vrai dire, j’avais déjà l’impression d’être à mon meilleur niveau à 23 ans et je me sens toujours aussi fort aujourd'hui qu'à l'époque. J’essaie de rester à ce niveau aussi longtemps que possible. Cela fonctionne vraiment bien depuis quatre, cinq ans. Avec, Dieu merci, beaucoup de titres qui viennent aussi confirmer les qualités individuelles . Je veux garder ce niveau aussi longtemps que je peux.

DFB.de : Plus que 300 jours avant le début de la Coupe du monde 2018 en Russie : où en est la sélection allemande ?

Kroos : Nous ne sommes pas encore qualifiés. Mais je suis confiant et je l’annonce : nous irons en Russie. Nous avons encore une ou deux possibilités d’affronter de très bonnes équipes pour voir où nous en sommes.

DFB.de : Des matchs amicaux sont prévus en novembre en cas de qualification directe et l’Espagne et le Brésil sont programmés pour le printemps 2018.

Kroos : Le mieux qui puisse arriver est de se qualifier tôt et pouvoir se jauger face à de bons adversaires. Ces matchs là sont les meilleures occasions de faire progresser l'équipe, ce qui est logique. L'équipe ne passe jamais beaucoup de temps ensemble. Évidemment, chaque joueur apporte de la qualité. Mais en Coupe du monde, nous allons tôt ou tard rencontrer des adversaires très différents de ceux que nous affrontons durant les qualifications. Nous allons jouer avec d’autres systèmes tactiques, dans d'autres configurations, avec d'autres problèmes à résoudre. Nous avons encore des choses à améliorer. Mais avec mon expérience depuis 2010, je sais que si tout le monde dans l’équipe se met au service du collectif, nous serons dans de très bonnes dispositions.

DFB.de : Avez-vous suivi les compétitions de cet été ?

Kroos : Peu, je dois avouer que j’étais en vacances avec ma famille et…

DFB.de : … et le papa n'est pas resté devant la TV.

Kroos : Si, il y avait la télévision, j’ai regardé quelques matchs de la Coupe des confédérations mais seulement d’un œil. Les bonnes performances ne m’ont pas surpris car je savais que nous avions de bons jeunes joueurs mais je ne m’attendais pas à ce que nous gagnions la coupe. Remporter la compétition n’était de toute façon pas le plus important. Le sélectionneur a pu avoir un aperçu des joueurs sur lesquels il se pose encore des questions pour la Coupe du monde.

DFB.de : C’était la répétition générale, les choses sérieuses arrivent l’été prochain. En Russie, vous disputerez déjà votre troisième Coupe du monde. Dans quel état d'esprit voulez-vous arriver en Russie ?

Kroos : Je m’adapte d’abord aux objectifs de l’équipe : nous voulons aller loin et idéalement remporter le titre. Je sais aussi que c’est important d’avoir un bon Toni Kroos pour disputer un bon tournoi. Je veux réaliser une bonne saison, peu importe si nous arrivons en finale de la Ligue des champions ou non avec le Real. Il y aura quoi qu’il en soit beaucoup de matchs à jouer. Je veux ensuite arriver en bonne condition physique au rassemblement. Et ensuite faire un bon tournoi. On ne peut pas faire plus.

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