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Teresa Enke : « Ayez confiance en vos propres réserves »

Teresa Enke, directrice de la fondation Robert-Enke-Stiftung, s’exprime au sujet de la crise actuelle provoquée par l’épidémie du Covid-19. La veuve de l’ancien gardien de la Mannschaft Robert Enke, qui s’est ôté la vie en novembre 2009, décrit ce que cette crise peut avoir comme conséquences sur la santé mentale.

« Ayez confiance en vos propres réserves pour surmonter cette crise. L’existence des appels vidéo fait que ceci ne sera pas un réel isolement. Il nous faut un minimum d’organisation pour s’y retrouver dans cette situation inhabituelle. Mais il faut aussi faire la différence entre les humeurs et la véritable dépression », dit Teresa Enke.

« Se préparer mentalement »

Vendredi, je passais prendre toutes sortes de produits alimentaires au restaurant d’un bon ami : des œufs, du saumon, des légumes. Il devait fermer son restaurant pour une durée indéterminée en raison des directives prises pour lutter contre le coronavirus. Pour que ces aliments ne périment pas, je décidais de les partager avec des amis. Mais pour réduire le risque de contamination, je devais me résoudre à déposer les produits devant leurs portes. À cet instant, je sentais avec mélancolie que j’étais obligée de rester séparée de ceux que j’aime.

Nous allons ressentir cela de plus en plus dans les prochaines semaines, en raison des mesures de confinement prises pour contrer le virus et qui nous contraindrons à passer le plus clair de notre temps entre nos quatre murs. L’apparition de maladies psychiques n’est pas à craindre, contrairement aux troubles de l’humeur. Il convient donc de se préparer mentalement à cette situation.

« Structurer sa journée »

Le plus important est de structurer sa journée. Avant toute chose : ne surtout pas s’éterniser au lit et rester en pyjama, car la fausse sensation de vacances des premiers jours se transformera alors rapidement en sensation d’isolement et de manque de motivation. Structurer concrètement sa journée permet de rendre cette situation plus normale. Travailler à heures fixes, déjeuner à une heure précise… Pensez à l’histoire de ce journaliste qui, après avoir travaillé pendant des années dans les bureaux de sa rédaction, obtint soudain le poste de correspondant aux États-Unis et se mit à écrire tous les jours depuis chez soi : malgré cela, il continua de s’habiller en home-office exactement comme s’il devait aller au bureau. Ces types de rituels peuvent aider.

Notre immense avantage, qui nous permet de ne pas être véritablement isolés lorsqu’on est seul chez soi, est de pouvoir rester proche de ses proches grâce au progrès technique : appels vidéo, conférences en ligne, messageries… Des possibilités dont il convient absolument de profiter.

Cours de piano, de sport, de langue… tout cela peut se poursuivre sur internet. Les parents – comme moi – qui s’agacent de voir leurs enfants passer trop de temps sur leurs téléphones, peuvent désormais les pousser à se rendre utiles : par exemple, en expliquant aux grands-parents comment utiliser FaceTime ou Skype, afin de ne pas les exclure du vivre-ensemble virtuel.

« Un risque pour les personnes dépressives »

Les êtres humains ont par nature de grandes réserves leur permettant de surmonter des crises. Cependant, même si la plupart d’entre nous allons connaitre des moments de crispation mentale, ceux-ci ne seront pas à confondre avec de véritables troubles mentaux, tels que la dépression. La dépression est un trouble du métabolisme qui provoque des diminutions passagères de certaines fonctions cérébrales.

Une vague de dépressions n’est pas à craindre. Néanmoins, cette situation exceptionnelle représente un risque pour les personnes dépressives. Il est donc important que les thérapies nécessaires se poursuivent pour les personnes concernées, malgré l’obligation de distanciation sociale : par téléphone, ou encore dans un parc, en balade, à une certaine distance l’un de l’autre.

Ainsi, que l’on soit atteint de troubles psychiques ou non, l’essentiel reste le même : il faut se préparer. On trouve alors des solutions créatives pour continuer à vivre avec le sourire.

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Teresa Enke, directrice de la fondation Robert-Enke-Stiftung, s’exprime au sujet de la crise actuelle provoquée par l’épidémie du Covid-19. La veuve de l’ancien gardien de la Mannschaft Robert Enke, qui s’est ôté la vie en novembre 2009, décrit ce que cette crise peut avoir comme conséquences sur la santé mentale.

« Ayez confiance en vos propres réserves pour surmonter cette crise. L’existence des appels vidéo fait que ceci ne sera pas un réel isolement. Il nous faut un minimum d’organisation pour s’y retrouver dans cette situation inhabituelle. Mais il faut aussi faire la différence entre les humeurs et la véritable dépression », dit Teresa Enke.

« Se préparer mentalement »

Vendredi, je passais prendre toutes sortes de produits alimentaires au restaurant d’un bon ami : des œufs, du saumon, des légumes. Il devait fermer son restaurant pour une durée indéterminée en raison des directives prises pour lutter contre le coronavirus. Pour que ces aliments ne périment pas, je décidais de les partager avec des amis. Mais pour réduire le risque de contamination, je devais me résoudre à déposer les produits devant leurs portes. À cet instant, je sentais avec mélancolie que j’étais obligée de rester séparée de ceux que j’aime.

Nous allons ressentir cela de plus en plus dans les prochaines semaines, en raison des mesures de confinement prises pour contrer le virus et qui nous contraindrons à passer le plus clair de notre temps entre nos quatre murs. L’apparition de maladies psychiques n’est pas à craindre, contrairement aux troubles de l’humeur. Il convient donc de se préparer mentalement à cette situation.

« Structurer sa journée »

Le plus important est de structurer sa journée. Avant toute chose : ne surtout pas s’éterniser au lit et rester en pyjama, car la fausse sensation de vacances des premiers jours se transformera alors rapidement en sensation d’isolement et de manque de motivation. Structurer concrètement sa journée permet de rendre cette situation plus normale. Travailler à heures fixes, déjeuner à une heure précise… Pensez à l’histoire de ce journaliste qui, après avoir travaillé pendant des années dans les bureaux de sa rédaction, obtint soudain le poste de correspondant aux États-Unis et se mit à écrire tous les jours depuis chez soi : malgré cela, il continua de s’habiller en home-office exactement comme s’il devait aller au bureau. Ces types de rituels peuvent aider.

Notre immense avantage, qui nous permet de ne pas être véritablement isolés lorsqu’on est seul chez soi, est de pouvoir rester proche de ses proches grâce au progrès technique : appels vidéo, conférences en ligne, messageries… Des possibilités dont il convient absolument de profiter.

Cours de piano, de sport, de langue… tout cela peut se poursuivre sur internet. Les parents – comme moi – qui s’agacent de voir leurs enfants passer trop de temps sur leurs téléphones, peuvent désormais les pousser à se rendre utiles : par exemple, en expliquant aux grands-parents comment utiliser FaceTime ou Skype, afin de ne pas les exclure du vivre-ensemble virtuel.

« Un risque pour les personnes dépressives »

Les êtres humains ont par nature de grandes réserves leur permettant de surmonter des crises. Cependant, même si la plupart d’entre nous allons connaitre des moments de crispation mentale, ceux-ci ne seront pas à confondre avec de véritables troubles mentaux, tels que la dépression. La dépression est un trouble du métabolisme qui provoque des diminutions passagères de certaines fonctions cérébrales.

Une vague de dépressions n’est pas à craindre. Néanmoins, cette situation exceptionnelle représente un risque pour les personnes dépressives. Il est donc important que les thérapies nécessaires se poursuivent pour les personnes concernées, malgré l’obligation de distanciation sociale : par téléphone, ou encore dans un parc, en balade, à une certaine distance l’un de l’autre.

Ainsi, que l’on soit atteint de troubles psychiques ou non, l’essentiel reste le même : il faut se préparer. On trouve alors des solutions créatives pour continuer à vivre avec le sourire.

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