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Sané : « L'EURO à huis clos ? Impensable ! »

Pour Leroy Sané, le retour des beaux jours était synonyme de retour sur les terrains de foot. Après une rupture des ligaments croisés, l'attaquant de Manchester City était sur la bonne voie pour réintégrer l'équipe première. L'ailier se voyait déjà sélectionné avec la Mannschaft et ainsi préparer l'EURO 2020. C'était sans compter avec la pandémie du coronavirus. En interview pour DFB.de, le joueur aux vingt-et-une sélections revient sur cette période trouble.

DFB.de : La question rituelle : comment allez-vous, vous et votre famille ?

Leroy Sané : Nous allons bien, merci. Je profite de tout ce temps libre pour passer du temps avec ma fille. Rester chez moi ne me fait donc pas encore perdre la tête.

DFB.de : Il y a quelque temps, vous avez joué un premier match depuis votre blessure, avec l'équipe réserve de Manchester City. Avez-vous déjà retrouvé votre confiance et votre rythme après une si longue période sans jouer ?

Sané : Après ma blessure et cette longue période de rétablissement, je ne voulais pas mettre la charrue avant les bœufs. Je voulais me laisser le temps et surtout laisser à mon corps le temps dont il a besoin. C'est pour ça que j'ai proposé de reprendre d'abord avec la réserve, pour m'habituer et retrouver mon rythme petit à petit. Ça en a surpris plus d'un, mais c'était une décision logique, prise depuis le départ, avec l'aval de l'entraîneur. Globalement, j'avais à nouveau de bonnes sensations et j'étais sur la bonne voie ; mon retour était imminent. Pour atteindre à nouveau 100%, il ne me manquait que la compétition, pour retrouver une dynamique et une confiance, nécessaires à ce niveau.

DFB.de : Durant ces mois de convalescence, avez-vous retiré des enseignements qui pourront se révéler utiles dans le future ?

Sané : C'est certain. Pour moi, c'était une première d'être blessé pendant si longtemps. Ça n'a pas été facile tous les jours, mais j'ai appris beaucoup de choses, comme la patience par exemple. Après une blessure, c'est de temps dont le corps a besoin. Ça ne sert à rien de vouloir pré-cipiter les choses. J'ai aussi essayé de voir les choses de façon positive. J'ai ainsi pu passer plus de temps avec ma famille qui m'a accompagné à Innsbruck pour ma rééducation. J'ai mis ces dernières semaines à contribution pour me remettre en forme.

DFB.de : L’EURO était-il un objectif que vous aviez en tête ?

Sané : Pour être honnête, l'EURO a toujours été dans un coin de ma tête. Je me ré-jouissais de l'approche du tournoi et j'avais des ambitions. J'ai eu des contacts réguliers avec le sé-lectionneur Joachim Löw, ainsi qu'avec Oliver Bierhoff (directeur générale des équipes d’Allemagne, ndlr) et je les ai tenus informés de mes progrès en rééducation. Oli est venu me rendre visite en février à Manchester. Notre discussion a été fructueuse. Même si je n'étais pas à 100%, j'avais l'envie et l'ambition de faire partie du groupe censé affronter l'Espagne et l'Italie. Ça aurait été les deux derniers matchs avant que les internationaux ne se retrouvent pour le stage de préparation à l'EURO. En aucun cas je ne voulais manquer ce rassemblement.

DFB.de : Soyons honnêtes ; au moment de l'annonce du report de l'EURO, l'idée que cela vous laisse le temps de revenir à 100% vous a sûrement traversé l'esprit.

Sané : Non, absolument pas ! J'étais sûr de pouvoir être prêt pour l'EURO 2020 et d'avoir le temps de revenir à mon meilleur niveau. J'avais encore deux mois de matchs pour être prêt. Ça aurait même pu être un avantage, parce que je serais arrivé sans la fatigue accumulée après les 50 matchs que compte la saison. Mais au bout du compte, il n'y avait pas d'autre alternative. Bien sûr, le report de l'EURO est vraiment dommage, mais je suis sûr que cela soulage beaucoup de fans. Un championnat d'Europe à huis clos ? C'est impensable, ça n'aurait fait plaisir à personne. Le report était inévitable et au vu de nos connaissances sur ce virus, c'est une décision indiscutable. J'espère que tout sera rentré dans l'ordre pour l'été 2021, que les stades seront pleins et que les spectateurs pourront assister aux matchs sans soucis.

DFB.de : Vous voilà de nouveau coupé dans votre élan. Qu'est ce qui est le plus diffi-cile à vivre dans cette période du coronavirus ?

Sané : Coupé dans mon élan... C'est exactement ça. Comme je l'ai déjà dit, j'étais sur le point de revenir. J'ai travaillé dur pour pouvoir rejouer. Néanmoins, je relativise et je sais qu'il y a pire que cela. Par exemple, c'est pire d'être impuissant face au virus. On ne peut qu'attendre, at-tendre que la situation revienne à la normale. Nous devons tous nous en remettre aux experts et être patients. Je me prépare tous les jours pour la reprise, même si la date n'est pas encore connue. Dans toute phase de préparation et après chaque blessure, il faut de toute façon toujours se fixer un objec-tif. Mais malheureusement, on ne peut que patienter pour le moment. Pourra-t-on rejouer en mai ? En juin ? Pour l'instant, personne ne peut apporter de réponses.

DFB.de : Comment vivez-vous la situation, à Manchester et en Angleterre ?

Sané : Ici, en Angleterre, il y a eu un petit décalage. Les mesures qui ont été prises il y a un certain temps en Allemagne entrent progressivement en vigueur. Manchester est calme, comme le reste du pays. Les rues sont presque désertes. Il règne une atmosphère inhabituelle.

DFB.de : En attendant, vous voyez votre coéquipier Ilkay Gündogan tous les deux jours. Vous habitez le même bâtiment et vous vous entrainez à la même salle de sport. Comment se passe cette semi-cohabitation ?

Sané : En effet, je m'entends très bien avec Ilkay. Ça arrive souvent que je frappe à sa porte ou qu'il frappe à la mienne. D’habitude, on regarde la Bundesliga ensemble ou on passe sim-plement du temps à deux. Pour le moment, c'est malheureusement impossible, mais on se voit régu-lièrement à la salle de sport. Nous suivons les plans d'entraînements envoyés par le club. Par chance, on a accès à la salle une fois tous les deux jours. Ilkay et moi sommes les deux seules personnes autorisées à l'utiliser.

DFB.de : Comment restez-vous en forme ? Qu'est ce qui figure au programme d'en-traînement ?

Sané : Nous avons tous reçus un plan d'entraînement de la part du club. J'y ajoute des exercices spécifiques pour mon rétablissement. Après une blessure, il faut relever le défi de rester en bonne forme. Cela me serait fatal, si au moment de retourner sur les terrains, j'avais encore besoin d'une semaine ou deux pour me retrouver au meilleur de ma forme. Je travaille depuis quelque temps avec un entraîneur personnel. Il est en Allemagne et nous faisons ça via Skype.

DFB.de : Vous soutenez l'action #WeKickCorona, promue par vos coéquipiers Leon Goretzka et Joshua Kimmich. En quoi est-ce important pour vous de participer ?

Sané : Un après-midi, Leon m'a téléphoné pour me parler de cette action. J'ai trouvé l'idée géniale et j'ai tout de suite rejoint l'initiative. C'est vraiment épatant de voir que cette idée est soutenue par tant d'autres athlètes. Grâce à cela, de nombreuses personnes qui sont directement tou-chées par le coronavirus pourront être aidées.

DFB.de : Est-ce que c'est un devoir pour les footballeurs d'aider dans cette situation ?

Sané : En ce qui concerne l'impact financier, c'est probablement plus facile à gérer quand on est footballeur professionnel. Beaucoup de mes collègues du milieu du football ont déjà lancé de grands projets. Dans la situation actuelle, nous devons prendre soin les uns des autres. La profession exercée n'a pas d'importance. Je pense que si on peut aider, il faut le faire.

DFB.de : Est-ce que vous pensez qu'il sera possible de terminer la saison ? Pourquoi serait-il important d'aller jusqu'au bout ?

Sané : Plus les jours passent, plus les avis divergent. Les experts eux-mêmes ne sont pas d'accord sur la question, c’est donc difficile pour moi de donner mon avis. Je peux simplement dire que le football me manque et que j'aimerais refouler les terrains aussi vite que possible. Il nous faut faire confiance aux spécialistes et être prêt pour la reprise. Si ça continue, ce sera sûrement via des matchs à huis clos et on s'en accommodera. C'est surtout important de trouver une solution qui prenne en compte la santé de chacun. D'un point de vue purement sportif, il serait plus juste de ter-miner la saison, d'une façon ou d'une autre.

[dfb]

Pour Leroy Sané, le retour des beaux jours était synonyme de retour sur les terrains de foot. Après une rupture des ligaments croisés, l'attaquant de Manchester City était sur la bonne voie pour réintégrer l'équipe première. L'ailier se voyait déjà sélectionné avec la Mannschaft et ainsi préparer l'EURO 2020. C'était sans compter avec la pandémie du coronavirus. En interview pour DFB.de, le joueur aux vingt-et-une sélections revient sur cette période trouble.

DFB.de : La question rituelle : comment allez-vous, vous et votre famille ?

Leroy Sané : Nous allons bien, merci. Je profite de tout ce temps libre pour passer du temps avec ma fille. Rester chez moi ne me fait donc pas encore perdre la tête.

DFB.de : Il y a quelque temps, vous avez joué un premier match depuis votre blessure, avec l'équipe réserve de Manchester City. Avez-vous déjà retrouvé votre confiance et votre rythme après une si longue période sans jouer ?

Sané : Après ma blessure et cette longue période de rétablissement, je ne voulais pas mettre la charrue avant les bœufs. Je voulais me laisser le temps et surtout laisser à mon corps le temps dont il a besoin. C'est pour ça que j'ai proposé de reprendre d'abord avec la réserve, pour m'habituer et retrouver mon rythme petit à petit. Ça en a surpris plus d'un, mais c'était une décision logique, prise depuis le départ, avec l'aval de l'entraîneur. Globalement, j'avais à nouveau de bonnes sensations et j'étais sur la bonne voie ; mon retour était imminent. Pour atteindre à nouveau 100%, il ne me manquait que la compétition, pour retrouver une dynamique et une confiance, nécessaires à ce niveau.

DFB.de : Durant ces mois de convalescence, avez-vous retiré des enseignements qui pourront se révéler utiles dans le future ?

Sané : C'est certain. Pour moi, c'était une première d'être blessé pendant si longtemps. Ça n'a pas été facile tous les jours, mais j'ai appris beaucoup de choses, comme la patience par exemple. Après une blessure, c'est de temps dont le corps a besoin. Ça ne sert à rien de vouloir pré-cipiter les choses. J'ai aussi essayé de voir les choses de façon positive. J'ai ainsi pu passer plus de temps avec ma famille qui m'a accompagné à Innsbruck pour ma rééducation. J'ai mis ces dernières semaines à contribution pour me remettre en forme.

DFB.de : L’EURO était-il un objectif que vous aviez en tête ?

Sané : Pour être honnête, l'EURO a toujours été dans un coin de ma tête. Je me ré-jouissais de l'approche du tournoi et j'avais des ambitions. J'ai eu des contacts réguliers avec le sé-lectionneur Joachim Löw, ainsi qu'avec Oliver Bierhoff (directeur générale des équipes d’Allemagne, ndlr) et je les ai tenus informés de mes progrès en rééducation. Oli est venu me rendre visite en février à Manchester. Notre discussion a été fructueuse. Même si je n'étais pas à 100%, j'avais l'envie et l'ambition de faire partie du groupe censé affronter l'Espagne et l'Italie. Ça aurait été les deux derniers matchs avant que les internationaux ne se retrouvent pour le stage de préparation à l'EURO. En aucun cas je ne voulais manquer ce rassemblement.

DFB.de : Soyons honnêtes ; au moment de l'annonce du report de l'EURO, l'idée que cela vous laisse le temps de revenir à 100% vous a sûrement traversé l'esprit.

Sané : Non, absolument pas ! J'étais sûr de pouvoir être prêt pour l'EURO 2020 et d'avoir le temps de revenir à mon meilleur niveau. J'avais encore deux mois de matchs pour être prêt. Ça aurait même pu être un avantage, parce que je serais arrivé sans la fatigue accumulée après les 50 matchs que compte la saison. Mais au bout du compte, il n'y avait pas d'autre alternative. Bien sûr, le report de l'EURO est vraiment dommage, mais je suis sûr que cela soulage beaucoup de fans. Un championnat d'Europe à huis clos ? C'est impensable, ça n'aurait fait plaisir à personne. Le report était inévitable et au vu de nos connaissances sur ce virus, c'est une décision indiscutable. J'espère que tout sera rentré dans l'ordre pour l'été 2021, que les stades seront pleins et que les spectateurs pourront assister aux matchs sans soucis.

DFB.de : Vous voilà de nouveau coupé dans votre élan. Qu'est ce qui est le plus diffi-cile à vivre dans cette période du coronavirus ?

Sané : Coupé dans mon élan... C'est exactement ça. Comme je l'ai déjà dit, j'étais sur le point de revenir. J'ai travaillé dur pour pouvoir rejouer. Néanmoins, je relativise et je sais qu'il y a pire que cela. Par exemple, c'est pire d'être impuissant face au virus. On ne peut qu'attendre, at-tendre que la situation revienne à la normale. Nous devons tous nous en remettre aux experts et être patients. Je me prépare tous les jours pour la reprise, même si la date n'est pas encore connue. Dans toute phase de préparation et après chaque blessure, il faut de toute façon toujours se fixer un objec-tif. Mais malheureusement, on ne peut que patienter pour le moment. Pourra-t-on rejouer en mai ? En juin ? Pour l'instant, personne ne peut apporter de réponses.

DFB.de : Comment vivez-vous la situation, à Manchester et en Angleterre ?

Sané : Ici, en Angleterre, il y a eu un petit décalage. Les mesures qui ont été prises il y a un certain temps en Allemagne entrent progressivement en vigueur. Manchester est calme, comme le reste du pays. Les rues sont presque désertes. Il règne une atmosphère inhabituelle.

DFB.de : En attendant, vous voyez votre coéquipier Ilkay Gündogan tous les deux jours. Vous habitez le même bâtiment et vous vous entrainez à la même salle de sport. Comment se passe cette semi-cohabitation ?

Sané : En effet, je m'entends très bien avec Ilkay. Ça arrive souvent que je frappe à sa porte ou qu'il frappe à la mienne. D’habitude, on regarde la Bundesliga ensemble ou on passe sim-plement du temps à deux. Pour le moment, c'est malheureusement impossible, mais on se voit régu-lièrement à la salle de sport. Nous suivons les plans d'entraînements envoyés par le club. Par chance, on a accès à la salle une fois tous les deux jours. Ilkay et moi sommes les deux seules personnes autorisées à l'utiliser.

DFB.de : Comment restez-vous en forme ? Qu'est ce qui figure au programme d'en-traînement ?

Sané : Nous avons tous reçus un plan d'entraînement de la part du club. J'y ajoute des exercices spécifiques pour mon rétablissement. Après une blessure, il faut relever le défi de rester en bonne forme. Cela me serait fatal, si au moment de retourner sur les terrains, j'avais encore besoin d'une semaine ou deux pour me retrouver au meilleur de ma forme. Je travaille depuis quelque temps avec un entraîneur personnel. Il est en Allemagne et nous faisons ça via Skype.

DFB.de : Vous soutenez l'action #WeKickCorona, promue par vos coéquipiers Leon Goretzka et Joshua Kimmich. En quoi est-ce important pour vous de participer ?

Sané : Un après-midi, Leon m'a téléphoné pour me parler de cette action. J'ai trouvé l'idée géniale et j'ai tout de suite rejoint l'initiative. C'est vraiment épatant de voir que cette idée est soutenue par tant d'autres athlètes. Grâce à cela, de nombreuses personnes qui sont directement tou-chées par le coronavirus pourront être aidées.

DFB.de : Est-ce que c'est un devoir pour les footballeurs d'aider dans cette situation ?

Sané : En ce qui concerne l'impact financier, c'est probablement plus facile à gérer quand on est footballeur professionnel. Beaucoup de mes collègues du milieu du football ont déjà lancé de grands projets. Dans la situation actuelle, nous devons prendre soin les uns des autres. La profession exercée n'a pas d'importance. Je pense que si on peut aider, il faut le faire.

DFB.de : Est-ce que vous pensez qu'il sera possible de terminer la saison ? Pourquoi serait-il important d'aller jusqu'au bout ?

Sané : Plus les jours passent, plus les avis divergent. Les experts eux-mêmes ne sont pas d'accord sur la question, c’est donc difficile pour moi de donner mon avis. Je peux simplement dire que le football me manque et que j'aimerais refouler les terrains aussi vite que possible. Il nous faut faire confiance aux spécialistes et être prêt pour la reprise. Si ça continue, ce sera sûrement via des matchs à huis clos et on s'en accommodera. C'est surtout important de trouver une solution qui prenne en compte la santé de chacun. D'un point de vue purement sportif, il serait plus juste de ter-miner la saison, d'une façon ou d'une autre.

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