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Knaak : « Tout le monde espère un retour à la normale »

À cause de la pandémie du coronavirus, l’internationale Turid Knaak doit porter deux casquettes à la maison : celle de collaborateur scientifique à l’université de Cologne et celle de joueuse du SGS Essen . Pour DFB.de, la milieue de terrain s’exprime sur l’organisation des examens en ligne, sur comment elle reste en forme et sur comment elle tire le meilleur de la situation actuelle.

DFB.de : Turid, normalement votre vie se partage entre l’Université de Cologne, le SGS Essen et l’autoroute entre ces deux villes. En ce moment, tout est différent pour vous aussi.

Turid Knaak : Comme beaucoup d’autres personnes, je travaille depuis la maison et cela à deux égards. À l’université, je travaille en tant que chargée de cours. Pour l’instant, il n’est pas possible de maintenir un réel contact avec les étudiantes et les étudiants. J’essaie de continuer à enseigner depuis la maison autant que faire se peut. Il est très probable que le semestre d’été complet se déroulera de cette manière.

DFB.de : Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Turid Knaak : Je donne mes cours en ligne depuis la maison. Comme je travaillais déjà une ou deux journées par semaine depuis chez moi, le changement n’a pas été trop délicat. J’ai un petit bureau dans mon appartement depuis lequel je peux avoir une vue d'ensemble sur toutes les informations importantes. Ce n’est pas nouveau pour moi. Ce qui l’est par contre, c’est passer un semestre complet sans avoir jamais rencontré certains étudiants en personne. C’est un défi pour eux comme pour moi.

DFB.de : Est-ce difficile de ne plus avoir de contacts avec ses élèves du jour au lendemain ?

Turid Knaak : Là, il faut marquer une petite différence. À l’université, l’échange entre étudiants et professeurs n’est pas aussi étroit que celui entre un professeur et ses élèves au lycée par exemple. Je ne vois mes étudiants que pour un semestre généralement. Actuellement, ce qui fait défaut, c’est la possibilité pour les étudiants de poser des questions à la fin du cours. C’est là où le contact direct n’est plus possible. Ça passe désormais par mails interposés. Je m’en suis aperçu quand j’ai commencé à recevoir beaucoup plus de messages. Les activités en ligne prennent de plus en plus d’importance.

DFB.de :Utilisez-vous des plateformes digitales telle que Zoom ?

Turid Knaak : Je me méfie un peu de ces plateformes. Il y a beaucoup de retours négatifs, notamment en ce qui concerne la sécurité des différents services. Je leur préfère les plateformes mises à disposition par l’université bien avant la crise.

DFB.de : Comment les examens vont-ils se dérouler ?

Turid Knaak : Certains examens ont été reportés pour le moment, notamment les oraux. Dans notre institut universitaire, nous réfléchissons à mettre en place des examens sous une autre forme. Nous allons mettre en place un plan pour la fin du semestre.

DFB.de : D’un point de vue un peu plus personnel, comment vivez-vous la pandémie ?

Turid Knaak : L’atmosphère est tendue. Bien sûr, il y a aussi dans ma famille des personnes à risque. Pour l’instant, j’ai la chance de ne pas avoir de proches infectés. Mais je me demande aussi dans quelle mesure on peut encore garder contact ou non avec la famille et les amis. Ce n’est pas une solution de couper complètement le contact. À Pâques, nous nous sommes vus, mais toujours dans le respect des gestes barrières. Tout le monde espère un retour à la normale. Mais à quoi cela ressemblera-t-il ? C’est une question à laquelle personne ne peut répondre avec certitude pour le moment.

DFB.de : Comment supportez-vous, en tant qu’internationale, le fait de ne pas jouer au football pour le moment ?

Turid Knaak : Ça me donne aussi beaucoup de travail. J’ai reçu les plans d’entrainement de mon club et de la DFB pour rester en forme. Tout y est : entraînement physique, endurance et sprint. Mais cela ne remplace pas l’entraînement avec l’équipe et la compétition.

DFB.de : Comment se maintient-on en forme quand on est footballeuse ?

Turid Knaak : Je vais jouer avec mon copain dans un pré à côté de chez moi, pour garder mes sensations balle au pied.

DFB.de : À quel point l’ambiance du vestiaire vous manque-t-elle ?

Turid Knaak : Beaucoup ! C’est ce qu’on cherche quand on fait un sport d’équipe. J’ai l’habitude de voir mes coéquipières pratiquement tous les jours dans le vestiaire et d’échanger sur les dernières histoires. Tout cela est au point mort pour le moment. Bien sûr, j’ai envoyé des messages et appelé plusieurs de mes coéquipières. Mais ça ne remplace pas une discussion dans le vestiaire. C’est vraiment dommage ! Surtout parce que notre quotidien nous a été arraché si vite. Un vendredi, nous avons appris qu’il n’y aurait plus d’entraînement jusqu’à nouvel ordre. C’était insensé.

DFB.de : Quand avez-vous vraiment joué au football pour la dernière fois ?

Turid Knaak : J’ai l’impression que ça fait une éternité. Jouer me manque affreusement. Regarder les matchs aussi. Le dernier match que j’ai joué était contre la Norvège, pour l’Algarve Cup . C’est la dernière fois que j’ai joué au football. Depuis, tout s’est arrêté.

DFB.de : Est-ce que vous voyez aussi quelque chose de positif dans les restrictions liées à la pandémie ?

Turid Knaak : Je suis de ceux qui essaient toujours de voir du positif dans chaque situation. C’est aussi possible dans le cas présent - même avec tous les problèmes et les évènements des derniers jours et des dernières semaines. Normalement je passe trois heures ou plus par jour en voiture. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis mise en rage à cause des embouteillages sur l’autoroute entre Cologne et Essen. C’est un peu différent aujourd’hui. J’ai l’impression que je peux ralentir un peu et me concentrer sur les choses que je n’ai pas le temps de faire normalement. C’est un effet secondaire plutôt bénéfique.

DFB.de : Par exemple ?

Turid Knaak : Je pense que mon jardin sera plus beau et plus propre qu’il ne l’a jamais été. Comme la météo est clémente, j’y ai passé beaucoup de temps et j’ai pu faire pas mal de choses. Sinon, je n’aurais peut-être pas taillé la haie de toute l’année. Pour l’instant, j’ai le temps de tout mettre en ordre. Ce sont des petites choses, dont il faut se réjouir en ces temps difficiles. Mais mon envie de retrouver les terrains s’accroit chaque jour. Peut-être qu’il sera possible de terminer la saison. C’est ce que nous espérons. Mais il faut garder à l’esprit qu’il y a des choses beaucoup, beaucoup plus importantes en ce moment.

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À cause de la pandémie du coronavirus, l’internationale Turid Knaak doit porter deux casquettes à la maison : celle de collaborateur scientifique à l’université de Cologne et celle de joueuse du SGS Essen . Pour DFB.de, la milieue de terrain s’exprime sur l’organisation des examens en ligne, sur comment elle reste en forme et sur comment elle tire le meilleur de la situation actuelle.

DFB.de : Turid, normalement votre vie se partage entre l’Université de Cologne, le SGS Essen et l’autoroute entre ces deux villes. En ce moment, tout est différent pour vous aussi.

Turid Knaak : Comme beaucoup d’autres personnes, je travaille depuis la maison et cela à deux égards. À l’université, je travaille en tant que chargée de cours. Pour l’instant, il n’est pas possible de maintenir un réel contact avec les étudiantes et les étudiants. J’essaie de continuer à enseigner depuis la maison autant que faire se peut. Il est très probable que le semestre d’été complet se déroulera de cette manière.

DFB.de : Comment cela se passe-t-il concrètement ?

Turid Knaak : Je donne mes cours en ligne depuis la maison. Comme je travaillais déjà une ou deux journées par semaine depuis chez moi, le changement n’a pas été trop délicat. J’ai un petit bureau dans mon appartement depuis lequel je peux avoir une vue d'ensemble sur toutes les informations importantes. Ce n’est pas nouveau pour moi. Ce qui l’est par contre, c’est passer un semestre complet sans avoir jamais rencontré certains étudiants en personne. C’est un défi pour eux comme pour moi.

DFB.de : Est-ce difficile de ne plus avoir de contacts avec ses élèves du jour au lendemain ?

Turid Knaak : Là, il faut marquer une petite différence. À l’université, l’échange entre étudiants et professeurs n’est pas aussi étroit que celui entre un professeur et ses élèves au lycée par exemple. Je ne vois mes étudiants que pour un semestre généralement. Actuellement, ce qui fait défaut, c’est la possibilité pour les étudiants de poser des questions à la fin du cours. C’est là où le contact direct n’est plus possible. Ça passe désormais par mails interposés. Je m’en suis aperçu quand j’ai commencé à recevoir beaucoup plus de messages. Les activités en ligne prennent de plus en plus d’importance.

DFB.de :Utilisez-vous des plateformes digitales telle que Zoom ?

Turid Knaak : Je me méfie un peu de ces plateformes. Il y a beaucoup de retours négatifs, notamment en ce qui concerne la sécurité des différents services. Je leur préfère les plateformes mises à disposition par l’université bien avant la crise.

DFB.de : Comment les examens vont-ils se dérouler ?

Turid Knaak : Certains examens ont été reportés pour le moment, notamment les oraux. Dans notre institut universitaire, nous réfléchissons à mettre en place des examens sous une autre forme. Nous allons mettre en place un plan pour la fin du semestre.

DFB.de : D’un point de vue un peu plus personnel, comment vivez-vous la pandémie ?

Turid Knaak : L’atmosphère est tendue. Bien sûr, il y a aussi dans ma famille des personnes à risque. Pour l’instant, j’ai la chance de ne pas avoir de proches infectés. Mais je me demande aussi dans quelle mesure on peut encore garder contact ou non avec la famille et les amis. Ce n’est pas une solution de couper complètement le contact. À Pâques, nous nous sommes vus, mais toujours dans le respect des gestes barrières. Tout le monde espère un retour à la normale. Mais à quoi cela ressemblera-t-il ? C’est une question à laquelle personne ne peut répondre avec certitude pour le moment.

DFB.de : Comment supportez-vous, en tant qu’internationale, le fait de ne pas jouer au football pour le moment ?

Turid Knaak : Ça me donne aussi beaucoup de travail. J’ai reçu les plans d’entrainement de mon club et de la DFB pour rester en forme. Tout y est : entraînement physique, endurance et sprint. Mais cela ne remplace pas l’entraînement avec l’équipe et la compétition.

DFB.de : Comment se maintient-on en forme quand on est footballeuse ?

Turid Knaak : Je vais jouer avec mon copain dans un pré à côté de chez moi, pour garder mes sensations balle au pied.

DFB.de : À quel point l’ambiance du vestiaire vous manque-t-elle ?

Turid Knaak : Beaucoup ! C’est ce qu’on cherche quand on fait un sport d’équipe. J’ai l’habitude de voir mes coéquipières pratiquement tous les jours dans le vestiaire et d’échanger sur les dernières histoires. Tout cela est au point mort pour le moment. Bien sûr, j’ai envoyé des messages et appelé plusieurs de mes coéquipières. Mais ça ne remplace pas une discussion dans le vestiaire. C’est vraiment dommage ! Surtout parce que notre quotidien nous a été arraché si vite. Un vendredi, nous avons appris qu’il n’y aurait plus d’entraînement jusqu’à nouvel ordre. C’était insensé.

DFB.de : Quand avez-vous vraiment joué au football pour la dernière fois ?

Turid Knaak : J’ai l’impression que ça fait une éternité. Jouer me manque affreusement. Regarder les matchs aussi. Le dernier match que j’ai joué était contre la Norvège, pour l’Algarve Cup . C’est la dernière fois que j’ai joué au football. Depuis, tout s’est arrêté.

DFB.de : Est-ce que vous voyez aussi quelque chose de positif dans les restrictions liées à la pandémie ?

Turid Knaak : Je suis de ceux qui essaient toujours de voir du positif dans chaque situation. C’est aussi possible dans le cas présent - même avec tous les problèmes et les évènements des derniers jours et des dernières semaines. Normalement je passe trois heures ou plus par jour en voiture. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis mise en rage à cause des embouteillages sur l’autoroute entre Cologne et Essen. C’est un peu différent aujourd’hui. J’ai l’impression que je peux ralentir un peu et me concentrer sur les choses que je n’ai pas le temps de faire normalement. C’est un effet secondaire plutôt bénéfique.

DFB.de : Par exemple ?

Turid Knaak : Je pense que mon jardin sera plus beau et plus propre qu’il ne l’a jamais été. Comme la météo est clémente, j’y ai passé beaucoup de temps et j’ai pu faire pas mal de choses. Sinon, je n’aurais peut-être pas taillé la haie de toute l’année. Pour l’instant, j’ai le temps de tout mettre en ordre. Ce sont des petites choses, dont il faut se réjouir en ces temps difficiles. Mais mon envie de retrouver les terrains s’accroit chaque jour. Peut-être qu’il sera possible de terminer la saison. C’est ce que nous espérons. Mais il faut garder à l’esprit qu’il y a des choses beaucoup, beaucoup plus importantes en ce moment.

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