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Décembre 1987 : Maradona contre Matthäus un an après la finale du mondial

Que se passait-il dans le football allemand jour pour jour il y a 25, 50, 100 ans ? L’historien de la DFB Udo Muras est allé fouiller dans les archives – voici une partie de ses trouvailles.

11 décembre

Il y a dix ans, Schalke 04 était le seul club de Bundesliga à atteindre les huitièmes de finale de Ligue des champions. Une victoire 3-1 lors de la "finale" pour la 2e place contre Rosenborg Trondheim a sauvé l'honneur de la Bundesliga. Gerald Asamoah, Rafinha et Kevin Kuranyi avaient inscrit les buts avant la pause. Les huitièmes de finale étaient alors une première pour Schalke, son président Josef Schnusenberg faisant part de son émotion : « L'équipe a écrit l'histoire de Schalke. C’est tout proche de la victoire lors de la Coupe UEFA 1997 ». Pour l'entraîneur Mirko Slomka aussi, c’était un succès « à part ». Le Werder Brême avait en revanche nettement perdu 0-3 sa finale pour la 2e place sur la pelouse de l'Olympiakos Le Pirée et avait été alors reversé en Coupe UEFA. Le gardien de but Tim Wiese avouait : « Nous avions espéré plus. »

Le même jour, l'entraîneur du Bayern Munich, Ottmar Hitzfeld, suspendait son capitaine Oliver Kahn pour un match car celui-ci avait quitté prématurément la fête de Noël et cédé l'accueil des sponsors à Mark van Bommel. Puisque son excuse s'avérait être fausse, Kahn a dû également payer une amende de 25 000 €. Hitzfeld : « Je n'avais pas le choix, il s'est passé des choses que l’on ne peut pas accepter. » Cela incluait également une interview dans laquelle le gardien de but a sévèrement critiqué des coéquipiers.

12 décembre

Il y a 30 ans, la Mannschaft effectuait une tournée en Amérique du Sud. Elle affrontait le Brésil lors du premier match. Les Allemands étaient menés jusqu’à la 90e minute à Brasilia avant que le jeune joueur de Nuremberg Stefan Reuter ne prenne son courage à deux mains et arrache une égalisation méritée (1-1). Jürgen Klinsmann faisait ses débuts en attaque alors que les remplaçants Christian Hochstätter, Franco Foda et Frank Ordenewitz étaient également pour la première fois en sélection. Le libéro Matthias Herget et les deux joueurs de Nuremberg Manfred Schwabl et Stefan Reuter avaient obtenu les meilleures notes. Les 20 000 spectateurs ont assisté à l’un des matches les plus faibles entre les deux grandes puissances du football.

Le même jour, les groupes de qualification pour la Coupe du monde 1990 en Italie étaient tirés au sort à Zurich. L'Allemagne avait hérité du Pays de Galles, de la Finlande et de l’éternel rival néerlandais. « Franz a énormément pesté », révélait Wolfgang Niersbach, l’attaché de presse de la DFB, à propos de la réaction du sélectionneur Beckenbauer.

14 décembre

Il y a 40 ans, la Mannschaft décevait ses supporters. Lors du match amical contre le pays de Galles (1-1), des sifflets retentissaient dans le Westfalenstadion de Dortmund. Le sélectionneur Helmut Schön s’était servi du match pour préparer la Coupe du Monde 1978 et avait testé le joueur de Bochum Jupp Tenhagen au poste de libéro tandis que la star locale Manfred Burgsmüller jouait au milieu de terrain. Klaus Fischer (46e) avait inscrit le but allemand sur un centre de Rüdiger Abramcziks mais les Gallois ont égalisé de manière méritée à la 78e minute grâce à Jones. Schön déclarait : « Cette contre-performance n’est peut-être pas si mauvaise dans l’optique de l'Argentine. Nous savons désormais que nous avons encore beaucoup à faire. »

15 décembre

Il y a dix ans avait lieu la 17e journée de Bundesliga 2007/2008. Le Bayern Munich devenait champion d’automne mais seulement grâce à une meilleure différence de buts. Même sans Oliver Kahn, suspendu, le Bayern avait su garder ses cages inviolées à Berlin mais n’était pas non plus parvenu à marquer (0-0). Le Werder Brême en avait profité pour revenir à égalité de points après sa victoire spectaculaire 5-2 contre Leverkusen. L'homme du match était le revenant Ivan Klasnic qui devenait après 342 jours d’absence le premier buteur en Bundesliga ayant subi une greffe de rein. Il s’était même offert un doublé et le directeur sportif Klaus Allofs l’avait alors nommé « Ivan le Grand ». Klasnic décrivait lui-même ses sentiments : « Des buts comme un bonbon ! » Le HSV, alors à la troisième place, avait dû se contenter d’un match nul 1-1 chez le promu Karlsruhe grâce au but égalisateur d'Ivica Olic à la dernière minute. Schalke s’était imposé 2-1 contre Nuremberg et grimpait à la 5e place tandis que Nuremberg terminait la phase aller en seizième position. L’Arminia Bielefeld avait battu le VfB Suttgart, champion en titre, 2-0 avec son entraîneur Detlev Dammeier, en intérim depuis six jours avant l'arrivée de Michael Frontzeck au poste, bien aidé par deux expulsions des deux Mexicains de Stuttgart Pardo et Osorio. Le manager du VfB, Horst Heldt, s’était plaint de la performance de Manuel Gräfe auprès du chef des arbitres Volker Roth mais il ne voulait « pas cacher que nous avons très mal joué ». Même constat pour le Borussia Dortmund qui s’était lourdement incliné 0-4 à Wolfsburg. « Nous avons montré trop peu de choses pour renverser un tel match », avait constaté le capitaine Christian Wörns après dégringolade à la dixième place.

16 décembre

Il y a 30 ans, la Mannschaft disputait un match amical contre l'Argentine pour une revanche de la finale de la Coupe du Monde 1986. Les Sud-Américains se sont de nouveau imposés de peu (1-0) à Buenos Aires, Oscar Burruchaga ayant inscrit le but décisif (55e) comme à Mexico l’année précédente. C'était alors la première défaite en 1987, lors du dixième et dernier match de l’année. Le sélectionneur Franz Beckenbauer n'était pas mécontent de son onze remanié qui a dû supporter des températures de 35°C contrastant avec l'hiver allemand. Selon lui, ils ont joué « contre la meilleure équipe du monde et beaucoup appris ».

17 décembre

Il y a 50 ans, la sélection allemande connaissait une énorme déception. Elle manquait la qualification pour l’EURO 1968, une première dans son histoire, après un match nul 0-0 à Tirana contre l’Albanie, toute petite nation du football. Plusieurs raisons ont été évoquées pour expliquer cela : Beckenbauer, Müller et Seeler absents, la pelouse en mauvais état, la nourriture à l'hôtel monotone (que des plats à base d’œufs), le coup d'envoi inhabituel (14h) et l’adversaire sous-estimé (aucun point marqué jusque-là, victoire 6-0 au match aller). Malgré une supériorité écrasante, les hommes de Schön se procuraient peu d’occasions et n’arrivaient pas à marquer. Le novice en sélection Peter Meyer, qui menait alors à la surprise générale le classement des buteurs en Bundesliga avec Mönchengladbach, se sentait perdu en attaque (« Je n’ai pas reçu un seul ballon. ») Son partenaire en club Günter Netzer n’était pas parvenu, comme trop souvent, à reproduire ses performances en club avec le maillot de la sélection. Ce match a également montré qu’il n’était pas possible de faire jouer Wolfgang Overath et Netzer ensemble. « Il y avait de la bonne volonté mais il manquait le beau jeu », titrait Sport Magazin. Kicker se montrait plus radicale : « Une journée noire pour le football allemand ». Le sélectionneur Helmut Schön ne se démontait toutefois pas : « C’est le genre de match qui se reproduira de temps en temps. L'équipe s'est certes battue mais tout s'est malheureusement mal passé. » Les Yougoslaves étaient d’autant plus heureux qu’ils rejoignaient la phase finale de l’EURO à la place des vice-champions du monde.

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Que se passait-il dans le football allemand jour pour jour il y a 25, 50, 100 ans ? L’historien de la DFB Udo Muras est allé fouiller dans les archives – voici une partie de ses trouvailles.

11 décembre

Il y a dix ans, Schalke 04 était le seul club de Bundesliga à atteindre les huitièmes de finale de Ligue des champions. Une victoire 3-1 lors de la "finale" pour la 2e place contre Rosenborg Trondheim a sauvé l'honneur de la Bundesliga. Gerald Asamoah, Rafinha et Kevin Kuranyi avaient inscrit les buts avant la pause. Les huitièmes de finale étaient alors une première pour Schalke, son président Josef Schnusenberg faisant part de son émotion : « L'équipe a écrit l'histoire de Schalke. C’est tout proche de la victoire lors de la Coupe UEFA 1997 ». Pour l'entraîneur Mirko Slomka aussi, c’était un succès « à part ». Le Werder Brême avait en revanche nettement perdu 0-3 sa finale pour la 2e place sur la pelouse de l'Olympiakos Le Pirée et avait été alors reversé en Coupe UEFA. Le gardien de but Tim Wiese avouait : « Nous avions espéré plus. »

Le même jour, l'entraîneur du Bayern Munich, Ottmar Hitzfeld, suspendait son capitaine Oliver Kahn pour un match car celui-ci avait quitté prématurément la fête de Noël et cédé l'accueil des sponsors à Mark van Bommel. Puisque son excuse s'avérait être fausse, Kahn a dû également payer une amende de 25 000 €. Hitzfeld : « Je n'avais pas le choix, il s'est passé des choses que l’on ne peut pas accepter. » Cela incluait également une interview dans laquelle le gardien de but a sévèrement critiqué des coéquipiers.

12 décembre

Il y a 30 ans, la Mannschaft effectuait une tournée en Amérique du Sud. Elle affrontait le Brésil lors du premier match. Les Allemands étaient menés jusqu’à la 90e minute à Brasilia avant que le jeune joueur de Nuremberg Stefan Reuter ne prenne son courage à deux mains et arrache une égalisation méritée (1-1). Jürgen Klinsmann faisait ses débuts en attaque alors que les remplaçants Christian Hochstätter, Franco Foda et Frank Ordenewitz étaient également pour la première fois en sélection. Le libéro Matthias Herget et les deux joueurs de Nuremberg Manfred Schwabl et Stefan Reuter avaient obtenu les meilleures notes. Les 20 000 spectateurs ont assisté à l’un des matches les plus faibles entre les deux grandes puissances du football.

Le même jour, les groupes de qualification pour la Coupe du monde 1990 en Italie étaient tirés au sort à Zurich. L'Allemagne avait hérité du Pays de Galles, de la Finlande et de l’éternel rival néerlandais. « Franz a énormément pesté », révélait Wolfgang Niersbach, l’attaché de presse de la DFB, à propos de la réaction du sélectionneur Beckenbauer.

14 décembre

Il y a 40 ans, la Mannschaft décevait ses supporters. Lors du match amical contre le pays de Galles (1-1), des sifflets retentissaient dans le Westfalenstadion de Dortmund. Le sélectionneur Helmut Schön s’était servi du match pour préparer la Coupe du Monde 1978 et avait testé le joueur de Bochum Jupp Tenhagen au poste de libéro tandis que la star locale Manfred Burgsmüller jouait au milieu de terrain. Klaus Fischer (46e) avait inscrit le but allemand sur un centre de Rüdiger Abramcziks mais les Gallois ont égalisé de manière méritée à la 78e minute grâce à Jones. Schön déclarait : « Cette contre-performance n’est peut-être pas si mauvaise dans l’optique de l'Argentine. Nous savons désormais que nous avons encore beaucoup à faire. »

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Il y a dix ans avait lieu la 17e journée de Bundesliga 2007/2008. Le Bayern Munich devenait champion d’automne mais seulement grâce à une meilleure différence de buts. Même sans Oliver Kahn, suspendu, le Bayern avait su garder ses cages inviolées à Berlin mais n’était pas non plus parvenu à marquer (0-0). Le Werder Brême en avait profité pour revenir à égalité de points après sa victoire spectaculaire 5-2 contre Leverkusen. L'homme du match était le revenant Ivan Klasnic qui devenait après 342 jours d’absence le premier buteur en Bundesliga ayant subi une greffe de rein. Il s’était même offert un doublé et le directeur sportif Klaus Allofs l’avait alors nommé « Ivan le Grand ». Klasnic décrivait lui-même ses sentiments : « Des buts comme un bonbon ! » Le HSV, alors à la troisième place, avait dû se contenter d’un match nul 1-1 chez le promu Karlsruhe grâce au but égalisateur d'Ivica Olic à la dernière minute. Schalke s’était imposé 2-1 contre Nuremberg et grimpait à la 5e place tandis que Nuremberg terminait la phase aller en seizième position. L’Arminia Bielefeld avait battu le VfB Suttgart, champion en titre, 2-0 avec son entraîneur Detlev Dammeier, en intérim depuis six jours avant l'arrivée de Michael Frontzeck au poste, bien aidé par deux expulsions des deux Mexicains de Stuttgart Pardo et Osorio. Le manager du VfB, Horst Heldt, s’était plaint de la performance de Manuel Gräfe auprès du chef des arbitres Volker Roth mais il ne voulait « pas cacher que nous avons très mal joué ». Même constat pour le Borussia Dortmund qui s’était lourdement incliné 0-4 à Wolfsburg. « Nous avons montré trop peu de choses pour renverser un tel match », avait constaté le capitaine Christian Wörns après dégringolade à la dixième place.

16 décembre

Il y a 30 ans, la Mannschaft disputait un match amical contre l'Argentine pour une revanche de la finale de la Coupe du Monde 1986. Les Sud-Américains se sont de nouveau imposés de peu (1-0) à Buenos Aires, Oscar Burruchaga ayant inscrit le but décisif (55e) comme à Mexico l’année précédente. C'était alors la première défaite en 1987, lors du dixième et dernier match de l’année. Le sélectionneur Franz Beckenbauer n'était pas mécontent de son onze remanié qui a dû supporter des températures de 35°C contrastant avec l'hiver allemand. Selon lui, ils ont joué « contre la meilleure équipe du monde et beaucoup appris ».

17 décembre

Il y a 50 ans, la sélection allemande connaissait une énorme déception. Elle manquait la qualification pour l’EURO 1968, une première dans son histoire, après un match nul 0-0 à Tirana contre l’Albanie, toute petite nation du football. Plusieurs raisons ont été évoquées pour expliquer cela : Beckenbauer, Müller et Seeler absents, la pelouse en mauvais état, la nourriture à l'hôtel monotone (que des plats à base d’œufs), le coup d'envoi inhabituel (14h) et l’adversaire sous-estimé (aucun point marqué jusque-là, victoire 6-0 au match aller). Malgré une supériorité écrasante, les hommes de Schön se procuraient peu d’occasions et n’arrivaient pas à marquer. Le novice en sélection Peter Meyer, qui menait alors à la surprise générale le classement des buteurs en Bundesliga avec Mönchengladbach, se sentait perdu en attaque (« Je n’ai pas reçu un seul ballon. ») Son partenaire en club Günter Netzer n’était pas parvenu, comme trop souvent, à reproduire ses performances en club avec le maillot de la sélection. Ce match a également montré qu’il n’était pas possible de faire jouer Wolfgang Overath et Netzer ensemble. « Il y avait de la bonne volonté mais il manquait le beau jeu », titrait Sport Magazin. Kicker se montrait plus radicale : « Une journée noire pour le football allemand ». Le sélectionneur Helmut Schön ne se démontait toutefois pas : « C’est le genre de match qui se reproduira de temps en temps. L'équipe s'est certes battue mais tout s'est malheureusement mal passé. » Les Yougoslaves étaient d’autant plus heureux qu’ils rejoignaient la phase finale de l’EURO à la place des vice-champions du monde.

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