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Bresonik : « Une porte se ferme, une nouvelle s’ouvre »

DFB.de : Vous avez également joué trois ans à Essen, votre ville de naissance.

Bresonik : C’est le moment où ma mère est décédée. Évidemment, ce ne fut pas une période facile. Pendant près d’une demi année, je n’ai pas joué au football. Mais j’ai vite remarqué que quelque chose d’indispensable me manquait.

DFB.de : Est-ce que cela va être différent cette fois ? Allez-vous réussir à dire au revoir au football ?

Bresonik : Pendant 30 ans, le football a été un élément déterminant de ma vie. Cela ne peut pas changer du jour au lendemain. Je vais tout d’abord me concentrer entièrement sur mon travail. Je trouve cela agréable de ne pas devoir me précipiter à l’entrainement dès la fin du travail. Cela était très contraignant ces trois dernières années car je devais combiner travail et football. J’ai le plus grand respect pour les joueuses qui font cela. Je me réjouis de pouvoir laisser reposer mes jambes le week-end et de ne pas devoir voyager à travers toute l’Allemagne. On voit de belles choses mais il est clair que je vais désormais plus souvent regarder les matchs à la télé ou sur internet même si j’irai évidemment aussi au stade.

DFB.de : Vous voyez-vous devenir entraineuse à un moment ?

Bresonik : Je n’y ai pas encore réfléchi. Je suis quelqu’un de très sensible et ce n’est pas vraiment une qualité pour un entraineur. Auparavant, je ne pouvais vraiment pas m’imaginer entrainer. Depuis, je me suis demandé si ça pouvait marcher ou pas. Mais je n’ai plus le temps pour cela, pas en ce moment en tout cas. Il faudrait que je passe tous les diplômes d’entraineur, ce qui prend évidemment beaucoup de temps.

DFB.de : N’est-ce pas trop difficile de tirer un trait sur tout cela ?

Bresonik : Si, un peu. Mes émotions sont mitigées. Quand je regarde en arrière, je vois une super carrière, pleine de succès. C’est un tout : nous avons visité des pays ensemble, découvert des villes, nous avons fêté des succès et nous nous sommes soutenues lors des défaites. J’ai eu la chance de pouvoir connaitre de superbes personnes. Mais je remarque également qu’un nouveau chapitre de ma vie peut commencer.

DFB.de : Quels sont vos objectifs pour 2018 ?

Bresonik : Je veux vraiment me plonger dans mon travail. En parallèle, je suivrai quelques séminaires qui vont pouvoir m’apporter quelque chose. Je vois que mon horizon s’est élargi et je me réjouis de faire la connaissance de nouvelles personnes qui n’ont rien à voir avec le monde du football. Ce sera une belle expérience.

DFB.de : Qu’allez vous faire à l’avenir vers 18h et le week-end, durant ces moments pendant lesquels vous étiez sur un terrain de foot ?

Bresonik : Je ne vais pas m’ennuyer, pas d’inquiétude. Je peux désormais faire mes courses sans avoir à stresser. Le supermarché est ouvert jusque 21h. Auparavant, je devais me précipiter pour arriver avant la fermeture des portes à 20h45 pour pouvoir rapidement acheter mon pain pour le lendemain matin. C’est bien plus agréable maintenant. En dehors de cela, nous avons un chien avec lequel j’irai me promener. Je suis également très heureuse de pouvoir faire une virée aux Pays-Bas à la mer si j’en ai envie. Je vais pouvoir profiter de voir mes amis et ma famille en toute tranquillité. Ce sont des choses que je ne pouvais pas faire spontanément ces dernières années. Je me ferai également un plaisir d’aller voir des matchs de Frauen Allianz-Bundesliga ou des rencontres internationales.

[sw]


L’internationale Linda Bresonik (84 sélections) met un terme à sa carrière. La joueuse de 34 ans était sous contrat depuis l’été dernier avec le club de deuxième division du BV Cloppenburg. Pour des raisons personnelles et professionnelles, elle a résilié son contrat pour se concentrer entièrement sur son nouveau travail dans un Bureau de l’égalité à Düsseldorf.

Dans cette interview pour DFB.de, la joueuse deux fois championne du monde et d’Europe explique pourquoi elle aurait souhaité une fin différente. Bresonik revient par la même occasion sur l’ensemble de son incroyable carrière. Mais l’ancienne milieu de terrain regarde avant tout vers l’avenir et révèle ce qu’elle a prévu pour 2018.

DFB.de : Madame Bresonik, auriez-vous souhaité une autre fin de carrière ?

Linda Bresonik : Il est clair que c’est dommage de finir de cette manière. J’avais imaginé une toute autre fin. Mais je ne suis pas le genre de personne qui se concentre sur le négatif. Une porte se ferme et une nouvelle s’ouvre. Après chaque fin, il y a un nouveau départ et cela me réjouit.

DFB.de : Concrètement, quelle est la suite pour vous ?

Bresonik : J’ai un nouveau travail à Düsseldorf. J’ai trouvé un poste dans un Bureau de l’égalité. Cela n’a pas de rapport direct avec le football. Mais je m’occupe également du projet pour le football masculin et féminin à Düsseldorf. Cela n’est pas grand-chose mais je reste donc tout de même liée au football. Je suis très chanceuse d’avoir cette opportunité.

DFB.de : Quand vous repensez à votre carrière, qu’est-ce qui vous passe spontanément par la tête ?

Bresonik : Ce sont les choses positives qui prévalent. J’ai pu remporter deux fois la Coupe du monde et l’EURO avec la sélection allemande. J’ai gagné la coupe d’Allemagne avec Duisbourg et la Coupe UEFA féminine, la Ligue des champions actuelle. Je suis très heureuse de la carrière que j’ai eue. Dans l’ensemble, ça aurait difficilement pu être mieux.

DFB.de : Vous avez presque tout gagné.

Bresonik : J’ai travaillé dur pour cela. Personnellement, l’un des plus grands moments fut la Coupe du monde en Chine en 2007. D’un point de vue sportif en tout cas. Aussi parce que nous avons eu l’occasion de découvrir un pays et de connaitre des gens. Ce fut un voyage incroyable. La Coupe du monde 2011 à domicile fut quelque chose d’énorme aussi. Malheureusement, nous avons été éliminées trop rapidement. Les défaites font partie de la vie d’un sportif.

DFB.de : Vous avez été trois fois sous contrat à Duisbourg.

Bresonik : Cela n’est pas un hasard. Duisbourg a toujours été comme une sorte de patrie pour moi. J’ai tout connu avec ce club. Ce club est une affaire de cœur pour moi. Lors des premières saisons, je n’étais encore qu’un jeune talent. Ce club m’a donné la possibilité de rejoindre l’équipe nationale. À cette époque, nous avons joué le haut de tableau et avons pu mettre la main sur quelques titres.

DFB.de : Vous avez ensuite rejoint Paris.

Bresonik : Ce fut une étape très importante pour moi. Ce fut une expérience incroyable de pouvoir jouer pour un tel club et de vivre dans cette ville. C’était mon premier contrat à l’étranger. Au niveau sportif, je n’avais pas à me plaindre non plus. J’ai marqué 19 buts en 31 matchs. Tout s’est bien passé.

DFB.de : Vous êtes pourtant revenue à Duisbourg. Pourquoi ?

Bresonik : Je viens de la région de la Ruhr. Je suis à la maison là-bas. C’était également un moment où je voulais rendre à Duisbourg ce qu’on m’avait offert. Le club était descendu en deuxième division et je voulais apporter ma contribution pour que le MSV puisse retrouver l’élite, là où il appartient. En Frauen Allianz-Bundesliga.

DFB.de : Ce que vous avez réussi à faire.

Bresonik : C’était la première fois que je jouais en deuxième division. Mais même cette expérience, je n’aurais pas aimé la manquer. Notre entraineuse était Inka Grings. J’avais passé de nombreuses années sur le terrain avec elle. Nous n’avons lâché aucun point durant la saison, c’est quelque chose que je n’avais jamais connu auparavant. C’était unique.

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DFB.de : Vous avez également joué trois ans à Essen, votre ville de naissance.

Bresonik : C’est le moment où ma mère est décédée. Évidemment, ce ne fut pas une période facile. Pendant près d’une demi année, je n’ai pas joué au football. Mais j’ai vite remarqué que quelque chose d’indispensable me manquait.

DFB.de : Est-ce que cela va être différent cette fois ? Allez-vous réussir à dire au revoir au football ?

Bresonik : Pendant 30 ans, le football a été un élément déterminant de ma vie. Cela ne peut pas changer du jour au lendemain. Je vais tout d’abord me concentrer entièrement sur mon travail. Je trouve cela agréable de ne pas devoir me précipiter à l’entrainement dès la fin du travail. Cela était très contraignant ces trois dernières années car je devais combiner travail et football. J’ai le plus grand respect pour les joueuses qui font cela. Je me réjouis de pouvoir laisser reposer mes jambes le week-end et de ne pas devoir voyager à travers toute l’Allemagne. On voit de belles choses mais il est clair que je vais désormais plus souvent regarder les matchs à la télé ou sur internet même si j’irai évidemment aussi au stade.

DFB.de : Vous voyez-vous devenir entraineuse à un moment ?

Bresonik : Je n’y ai pas encore réfléchi. Je suis quelqu’un de très sensible et ce n’est pas vraiment une qualité pour un entraineur. Auparavant, je ne pouvais vraiment pas m’imaginer entrainer. Depuis, je me suis demandé si ça pouvait marcher ou pas. Mais je n’ai plus le temps pour cela, pas en ce moment en tout cas. Il faudrait que je passe tous les diplômes d’entraineur, ce qui prend évidemment beaucoup de temps.

DFB.de : N’est-ce pas trop difficile de tirer un trait sur tout cela ?

Bresonik : Si, un peu. Mes émotions sont mitigées. Quand je regarde en arrière, je vois une super carrière, pleine de succès. C’est un tout : nous avons visité des pays ensemble, découvert des villes, nous avons fêté des succès et nous nous sommes soutenues lors des défaites. J’ai eu la chance de pouvoir connaitre de superbes personnes. Mais je remarque également qu’un nouveau chapitre de ma vie peut commencer.

DFB.de : Quels sont vos objectifs pour 2018 ?

Bresonik : Je veux vraiment me plonger dans mon travail. En parallèle, je suivrai quelques séminaires qui vont pouvoir m’apporter quelque chose. Je vois que mon horizon s’est élargi et je me réjouis de faire la connaissance de nouvelles personnes qui n’ont rien à voir avec le monde du football. Ce sera une belle expérience.

DFB.de : Qu’allez vous faire à l’avenir vers 18h et le week-end, durant ces moments pendant lesquels vous étiez sur un terrain de foot ?

Bresonik : Je ne vais pas m’ennuyer, pas d’inquiétude. Je peux désormais faire mes courses sans avoir à stresser. Le supermarché est ouvert jusque 21h. Auparavant, je devais me précipiter pour arriver avant la fermeture des portes à 20h45 pour pouvoir rapidement acheter mon pain pour le lendemain matin. C’est bien plus agréable maintenant. En dehors de cela, nous avons un chien avec lequel j’irai me promener. Je suis également très heureuse de pouvoir faire une virée aux Pays-Bas à la mer si j’en ai envie. Je vais pouvoir profiter de voir mes amis et ma famille en toute tranquillité. Ce sont des choses que je ne pouvais pas faire spontanément ces dernières années. Je me ferai également un plaisir d’aller voir des matchs de Frauen Allianz-Bundesliga ou des rencontres internationales.

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