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30 ans de « Keine Macht den Drogen »

En Allemagne, tout le monde connait l’expression « Keine Macht den Drogen » (Mot à mot : « Pas de pouvoir laissé aux drogues »). Cette phrase résume à elle seule trente années de campagne de prévention anti-drogue. Retour en avril 1990 pour la naissance d’une initiative de la DFB restée gravée dans les mémoires.

L’histoire commence avec le champion d’Europe 1980 et double vice-champion du monde Karl-Heinz Rummenigge , qui vient de prendre sa retraite. Alors membre du conseil d’administration du Bayern, il est frappé par la fin tragique d’un jeune toxicomane munichois proche de son cercle d’amis. Il décide d’agir et se tourne vers la DFB, qui relaie son initiative au gouvernement allemand. L’idée est accueillie avec enthousiasme et la campagne est lancée en avril 1990.

Un exemple pour la jeunesse

Logiquement, la sélection allemande est toute désignée pour être l’ambassadrice de la campagne. Comme elle s’adresse en particulier aux jeunes dans un but préventif, les footballeurs de l’équipe nationale, qui ont leur photos accrochées dans les chambres de nombreux enfants, sont des modèles parfaits. Au camp de base de Ludwigsburg, les internationaux reçoivent des visiteurs de marque : le ministre de l’intérieur de l’époque Wolfgang Schäuble et le secrétaire d’État du ministère de la Jeunesse et de la Santé viennent officiellement lancer la campagne, à la veille d’un match contre l’Uruguay . « C’est une excellente chose. Mais nous ne sommes qu’au début. Toutes les couches de la société doivent être de la partie. » commente alors le sélectionneur Franz Beckenbauer . Si les sportifs considèrent souvent les activités de relations publiques comme une obligation, cette initiative est accueillie par les joueurs avec le même entrain que celui qu’a montré le gouvernement avant eux.

La rencontre contre l’Uruguay devient une plateforme pour lancer la campagne dans toute l’Allemagne. Les survêtements et autres tenues de l’équipe sont frappés du nouveau slogan. Qu’en est-il du match ? Intéressant, étonnant et divertissant. À la mi-temps, les deux équipes rentrent au vestiaire sur le score de 0-0. En seconde période, c’est l’avalanche de but. Les « Italiens » de l’équipe d’Allemagne se chargent de faire trembler les filets d’Eduardo Pereira, avec des buts de Lothar Matthäus (60e), de Rudi Völler (64e) et de Jürgen Klinsmann (75e), tandis qu’Aumann, impuissant, encaisse les buts de Carlos Aguilera (49e), de Santiago Ostolaza (73e) et de Daniel Revélez (78e). 3-3, score final.

Un héritage durable

Que reste-t-il de cette campagne aujourd’hui ? D’abord, un slogan mémorable. Ensuite, il existe une association de soutien depuis 1996 qui organise toujours des projets de prévention contre la toxicomanie. Bien que l’initiative ne soit plus soutenue par l’État depuis longtemps, « Keine Macht den Drogen » organise des camps de vacances, des voyages et évènements scolaires ainsi que des pièces de théâtre qui permettent de sensibiliser un jeune public aux dangers de la dépendance. Au fil des ans, de nombreux footballeurs ont été ambassadeurs de l’initiative, comme Berti Vogts , Oliver Bierhoff , Jürgen Klinsmann, Lothar Matthäus et Rudi Völler. En 2001, la DFB relance la coopération avec « Keine Macht den Drogen » après l’affaire Daum, dans laquelle l’entraîneur du Bayer Leverkusen de l’époque est accusé et reconnu coupable d’être cocaïnomane. Lors d’une campagne à l’impact gigantesque, sur près de 88 000 affiches, de nombreux sportifs allemands mettent en garde contre la consommation de drogues. Aujourd’hui encore, la campagne et le football restent étroitement liés : le directeur général de « Keine Macht den Drogen » est Florian Beckenbauer, fils du Kaiser. Et Karl-Heinz Rummenigge soutient l’action depuis le premier jour. Avant de s’en aller soulever le trophée de la coupe du monde 1990 , l’Allemagne obtient le match nul contre « la Celeste » le 25 avril 1990. Reste à savoir si la véritable victoire n’avait pas déjà été remportée la veille.

[DFB]

En Allemagne, tout le monde connait l’expression « Keine Macht den Drogen » (Mot à mot : « Pas de pouvoir laissé aux drogues »). Cette phrase résume à elle seule trente années de campagne de prévention anti-drogue. Retour en avril 1990 pour la naissance d’une initiative de la DFB restée gravée dans les mémoires.

L’histoire commence avec le champion d’Europe 1980 et double vice-champion du monde Karl-Heinz Rummenigge , qui vient de prendre sa retraite. Alors membre du conseil d’administration du Bayern, il est frappé par la fin tragique d’un jeune toxicomane munichois proche de son cercle d’amis. Il décide d’agir et se tourne vers la DFB, qui relaie son initiative au gouvernement allemand. L’idée est accueillie avec enthousiasme et la campagne est lancée en avril 1990.

Un exemple pour la jeunesse

Logiquement, la sélection allemande est toute désignée pour être l’ambassadrice de la campagne. Comme elle s’adresse en particulier aux jeunes dans un but préventif, les footballeurs de l’équipe nationale, qui ont leur photos accrochées dans les chambres de nombreux enfants, sont des modèles parfaits. Au camp de base de Ludwigsburg, les internationaux reçoivent des visiteurs de marque : le ministre de l’intérieur de l’époque Wolfgang Schäuble et le secrétaire d’État du ministère de la Jeunesse et de la Santé viennent officiellement lancer la campagne, à la veille d’un match contre l’Uruguay . « C’est une excellente chose. Mais nous ne sommes qu’au début. Toutes les couches de la société doivent être de la partie. » commente alors le sélectionneur Franz Beckenbauer . Si les sportifs considèrent souvent les activités de relations publiques comme une obligation, cette initiative est accueillie par les joueurs avec le même entrain que celui qu’a montré le gouvernement avant eux.

La rencontre contre l’Uruguay devient une plateforme pour lancer la campagne dans toute l’Allemagne. Les survêtements et autres tenues de l’équipe sont frappés du nouveau slogan. Qu’en est-il du match ? Intéressant, étonnant et divertissant. À la mi-temps, les deux équipes rentrent au vestiaire sur le score de 0-0. En seconde période, c’est l’avalanche de but. Les « Italiens » de l’équipe d’Allemagne se chargent de faire trembler les filets d’Eduardo Pereira, avec des buts de Lothar Matthäus (60e), de Rudi Völler (64e) et de Jürgen Klinsmann (75e), tandis qu’Aumann, impuissant, encaisse les buts de Carlos Aguilera (49e), de Santiago Ostolaza (73e) et de Daniel Revélez (78e). 3-3, score final.

Un héritage durable

Que reste-t-il de cette campagne aujourd’hui ? D’abord, un slogan mémorable. Ensuite, il existe une association de soutien depuis 1996 qui organise toujours des projets de prévention contre la toxicomanie. Bien que l’initiative ne soit plus soutenue par l’État depuis longtemps, « Keine Macht den Drogen » organise des camps de vacances, des voyages et évènements scolaires ainsi que des pièces de théâtre qui permettent de sensibiliser un jeune public aux dangers de la dépendance. Au fil des ans, de nombreux footballeurs ont été ambassadeurs de l’initiative, comme Berti Vogts , Oliver Bierhoff , Jürgen Klinsmann, Lothar Matthäus et Rudi Völler. En 2001, la DFB relance la coopération avec « Keine Macht den Drogen » après l’affaire Daum, dans laquelle l’entraîneur du Bayer Leverkusen de l’époque est accusé et reconnu coupable d’être cocaïnomane. Lors d’une campagne à l’impact gigantesque, sur près de 88 000 affiches, de nombreux sportifs allemands mettent en garde contre la consommation de drogues. Aujourd’hui encore, la campagne et le football restent étroitement liés : le directeur général de « Keine Macht den Drogen » est Florian Beckenbauer, fils du Kaiser. Et Karl-Heinz Rummenigge soutient l’action depuis le premier jour. Avant de s’en aller soulever le trophée de la coupe du monde 1990 , l’Allemagne obtient le match nul contre « la Celeste » le 25 avril 1990. Reste à savoir si la véritable victoire n’avait pas déjà été remportée la veille.

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