Actus

La grande coopération

L’engouement pour le sport est déjà présent, de nombreux jeunes talents sont prêts, tout comme l’intérêt de les former. C’est chose faite, l’Allemagne et la Chine ont conclu un accord d'envergure dans le domaine du football ; l’empire du Milieu a de grandes ambitions et la fédération allemande de football (DFB), comme la ligue allemande de football (DFL), veulent contribuer à leur réalisation.

Texte de Steffen Lüdeke

En règle générale, pour les engagements internationaux de la fédération allemande de football, deux parties sont concernées : la DFB et la fédération nationale du pays soutenue par l’expertise de la DFB. En règle générale – car cette fois-ci, d’autres parties entrent en jeu : le gouvernement allemand, le gouvernement chinois, la fédération chinoise de football, le ministère chinois de l’éducation et la ligue allemande de football (DFL). Lors de la signature de cet accord, la cadre n’était pas le même que d’habitude : elle s’est faite à la chancellerie allemande, rue Willy Brandt à Berlin.

Pour la DFB, le lieu de l’accord était inhabituel, tout comme le contenu du partenariat. Rien que le chiffre correspondant au nombre de participants montre que cette entente se distingue significativement des accords signés en temps normal. Ainsi, la chancellerie allemande n’a pas été choisie au hasard car cette coopération s’effectuera à plusieurs échelles, la plus haute étant l’échelle de l’État. Dans le cadre de la rencontre entre la vice-première ministre chinoise Liu Yandong, et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, trois accords ont été signés. Ces derniers s’inscrivent dans la continuité des discussions menées entre la chancelière allemande et le chef d’état chinois Xi Jinping et témoignent d’une collaboration encore plus étroite entre les deux nations, un élément essentiel de cette coopération étant le football.

Grand pays, grands objectifs ; le chef d’État chinois XI Jinping a fait du développement du football dans son pays un objectif d’état. En effet, le football doit avoir un rôle de cohésion au sein de la population chinoise, un potentiel que cette discipline dispose sans l’ombre d’un doute, comme l’a remarqué la chancelière allemande lors de l’été 2014 : à l’issue de la finale au stade du Maracanã, Angela Merkel s’est rendue dans les vestiaires pour féliciter les champions du monde fraîchement sacrés, et leur a fait part de ses expériences vécues dans la république populaire. C’est suite au quart de finale remporté par l’Allemagne contre la France que Merkel avait effectué son déplacement en Chine, là où « tout le monde ne parlait que d’une chose : l’équipe d’Allemagne de football ». Ainsi, la chancelière allemande a pu témoigner de la popularité surprenante de la Mannschaft et à quel point les joueurs représentaient superbement l’Allemagne.

La popularité du football allemand en Chine s’explique par plusieurs facteurs, et elle est enracinée dans un engagement durable. Le football allemand a régulièrement été représenté en Chine ; au début des années 1990, Klaus Schlappner a entraîné l’équipe nationale chinoise et a été conseiller technique au sein de la fédération chinoise de football. En tant qu’expert étranger de la DFB, Eckhard Krautzun a lui aussi été actif en Chine, notamment aux postes d’entraîneur U20 et de conseiller de l’équipe nationale féminine. Le premier mémorandum d'entente entre les deux fédérations de football a été signé il y a plus de dix ans ; par la suite, l’expert étranger de la DFB Horst Kriete a dirigé de 2009 à 2012 un projet à long terme en Chine, avec l’appui du ministère des affaires étrangères allemand.



L’engouement pour le sport est déjà présent, de nombreux jeunes talents sont prêts, tout comme l’intérêt de les former. C’est chose faite, l’Allemagne et la Chine ont conclu un accord d'envergure dans le domaine du football ; l’empire du Milieu a de grandes ambitions et la fédération allemande de football (DFB), comme la ligue allemande de football (DFL), veulent contribuer à leur réalisation.

Texte de Steffen Lüdeke

En règle générale, pour les engagements internationaux de la fédération allemande de football, deux parties sont concernées : la DFB et la fédération nationale du pays soutenue par l’expertise de la DFB. En règle générale – car cette fois-ci, d’autres parties entrent en jeu : le gouvernement allemand, le gouvernement chinois, la fédération chinoise de football, le ministère chinois de l’éducation et la ligue allemande de football (DFL). Lors de la signature de cet accord, la cadre n’était pas le même que d’habitude : elle s’est faite à la chancellerie allemande, rue Willy Brandt à Berlin.

Pour la DFB, le lieu de l’accord était inhabituel, tout comme le contenu du partenariat. Rien que le chiffre correspondant au nombre de participants montre que cette entente se distingue significativement des accords signés en temps normal. Ainsi, la chancellerie allemande n’a pas été choisie au hasard car cette coopération s’effectuera à plusieurs échelles, la plus haute étant l’échelle de l’État. Dans le cadre de la rencontre entre la vice-première ministre chinoise Liu Yandong, et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, trois accords ont été signés. Ces derniers s’inscrivent dans la continuité des discussions menées entre la chancelière allemande et le chef d’état chinois Xi Jinping et témoignent d’une collaboration encore plus étroite entre les deux nations, un élément essentiel de cette coopération étant le football.

Grand pays, grands objectifs ; le chef d’État chinois XI Jinping a fait du développement du football dans son pays un objectif d’état. En effet, le football doit avoir un rôle de cohésion au sein de la population chinoise, un potentiel que cette discipline dispose sans l’ombre d’un doute, comme l’a remarqué la chancelière allemande lors de l’été 2014 : à l’issue de la finale au stade du Maracanã, Angela Merkel s’est rendue dans les vestiaires pour féliciter les champions du monde fraîchement sacrés, et leur a fait part de ses expériences vécues dans la république populaire. C’est suite au quart de finale remporté par l’Allemagne contre la France que Merkel avait effectué son déplacement en Chine, là où « tout le monde ne parlait que d’une chose : l’équipe d’Allemagne de football ». Ainsi, la chancelière allemande a pu témoigner de la popularité surprenante de la Mannschaft et à quel point les joueurs représentaient superbement l’Allemagne.

La popularité du football allemand en Chine s’explique par plusieurs facteurs, et elle est enracinée dans un engagement durable. Le football allemand a régulièrement été représenté en Chine ; au début des années 1990, Klaus Schlappner a entraîné l’équipe nationale chinoise et a été conseiller technique au sein de la fédération chinoise de football. En tant qu’expert étranger de la DFB, Eckhard Krautzun a lui aussi été actif en Chine, notamment aux postes d’entraîneur U20 et de conseiller de l’équipe nationale féminine. Le premier mémorandum d'entente entre les deux fédérations de football a été signé il y a plus de dix ans ; par la suite, l’expert étranger de la DFB Horst Kriete a dirigé de 2009 à 2012 un projet à long terme en Chine, avec l’appui du ministère des affaires étrangères allemand.

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Ainsi, la coopération entre les deux pays suit une tradition et entre maintenant dans une nouvelle dimension. Le noyau central de l’accord bilatéral est la collaboration de la DFB et de la DFL avec le ministère chinois de l’éducation d’une part, et avec la fédération chinoise de football d’autre part. « Le fait que l’accord germano-chinois ait également un impact politique démontre son importance. En Chine, nous voulons promouvoir les jeunes talents présents dans ce vaste pays. Ces derniers pourront compter sur l’expérience de la fédération allemande de football », avait déclaré le président de la DFB Reinhard Grindel après la signature de l’accord à la chancellerie. « C’est une grande marque de reconnaissance pour la formation des jeunes en Allemagne, et c’est toujours avec grand plaisir que nous coopérons avec nos amis chinois ».

Cette grande coalition se fixe comme objectif un échange continuel et équilibré entre les deux pays. De vastes mesures soutiendront le développement du football chinois, comme la formation de joueurs, d’entraîneurs et d’arbitres, tout comme un transfert bilatéral de connaissances concernant l’organisation des ligues nationales. Au centre de ces mesures se trouve notamment la mise en place de cursus football dans les écoles et les universités, ainsi que la formation des professeurs, entraîneurs et formateurs qui en découle. « Par cet accord, nous nous rendons en quelque sorte en terre inconnue. Ce type d’accord est d’ordinaire signé entre deux fédérations de football mais cette fois-ci, il y a un cadre politique » précisait le secrétaire général de la DFB, Dr. Friedrich Curtius. « En tant que champion du monde et champion olympique féminin, nous sommes absolument en mesure de contribuer à la construction et au développement de structures sportives au sein d’un grand pays comme la Chine ».

Parmi les nouvelles dimensions qui composent l’accord figure la coopération avec la ligue allemande. « Il est très particulier et peut-être même déterminant de voir le pays le plus peuplé du monde coopérer avec le pays champion du monde doté de l’un des meilleurs championnats », expliquait le président de la ligue allemande de football (DFL), Dr. Reinhard Rauball. « Avec ce soutien politique, on pourrait bien voir se créer beaucoup de choses en très peu de temps ». Le directeur de la DFL Christian Seifert complétait ainsi : « Depuis longtemps, la ligue entretient de bonnes relations avec la Chine. Dans le cadre de cette coopération, il y aura une multitude de sujets à aborder, comme par exemple les échanges entre les centres de formation des différents clubs des deux pays. Les deux parties développeront ces sujets ensemble ».

L’encre des signatures n’avait même pas eu le temps de sécher que le premier meeting était déjà inscrit au programme. Lors du même après-midi, au forum du football germano-chinois de Berlin, les représentants du ministère chinois de l’éducation et de la fédération chinoise continuaient à échanger avec leurs homologues allemands. Lors de ce meeting, les bases de la future collaboration dans le domaine de la formation des entraîneurs et de la promotion des jeunes joueurs ont été posées. « Ce meeting est une base excellente pour tisser les premiers liens, commencer à donner vie aux divers projets et établir une confiance mutuelle après la mise en place de l’accord. Cet échange d’expériences est important pour se comprendre l’un et l’autre », déclarait Curtius à l’issue de la rencontre.

Par la suite, le déroulement des étapes a gardé la même cadence : au lendemain du rendez-vous à la chancellerie allemande, des représentants de clubs et des fédérations des deux pays se sont rendus à Cologne pour une deuxième rencontre, où Liu Yandong était présente. Les discussions ont tourné autour de la formation des joueurs, des entraîneurs et des arbitres, tout comme de la collaboration à l’échelle des clubs. Avec le président du FC Cologne, Werner Spinner, Dr. Reinhard Rauball a ouvert la réunion à laquelle participaient aussi Dr. Friedrich Curtius, le trésorier de la DFB Dr. Stephan Osnabrügge, le directeur de la DFL Christian Seifert, le vice-président de la DFL Peter Peters et des représentants de plusieurs clubs de Bundesliga. Côté chinois, en plus de la vice-première ministre, le ministre de l’éducation Hao Ping et le président de la fédération chinoise de football Cai Zhenhua étaient également présents.

Sur le plan technique, de nombreuses mesures concrètes vont être mises en place, en Allemagne comme en Chine. Des rencontres entre les sélections des deux pays seront prévues, tout comme des rencontres à l’échelle des clubs. Plusieurs mesures seront appliquées tout au long de l’année, comme la scolarisation et la promotion des jeunes talents, alors que d’autres interviendront de manière ponctuelle. Dès début 2017, plusieurs représentants allemands se rendront en Chine. La DFB a par ailleurs déjà lancé une campagne de recrutement : pour agrandir son panel d’experts internationaux, la fédération cherche désormais des entraîneurs et formateurs pour des projets de courte et longue durée en Chine. L’aventure a commencé.

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